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Modernisation de l’action publique : la colère monte dans les CCI et les entreprises

La confiance du monde économique envers ses dirigeants politiques est sérieusement écornée. En voulant réduire d’au moins 20 % les ressources fiscales des CCI, le gouvernement choisit encore une fois de sanctionner les entreprises.

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L’INCOMPRÉHENSION DES RéALITéS éCONOMIQUES

Moins 20 %, c’est deux fois plus que le cadrage budgétaire fixé par le Premier ministre aux autres organismes publics ! Cette proposition s’appuie sur le rapport de la mission Queyranne-Demaël-Jurgensen, basé sur des données erronées et conduisant à des propositions inacceptables qui stigmatisent les entreprises et les CCI. Un véritable manque de respect pour tous les créateurs de richesse, en Alsace comme ailleurs. Deux des trois signataires de ce rapport n’ont jamais travaillé dans une entreprise privée et l’attitude de l’exécutif souligne une incompréhension des réalités économiques et un dogmatisme qui le discrédite aux yeux des chefs d’entreprises. Aujourd’hui, le pragmatisme doit être de mise et nos entrepreneurs attendent au minimum qu’on les laisse travailler sans que les règles du jeu économique ne changent de manière incessante et imprévue.

L’AFFAIBLISSEMENT D’UN LEVIER DE COMPéTITIVITé

Les CCI sont plus que jamais un levier de compétitivité pour notre économie. Elles sont le deuxième formateur après l’Éducation Nationale, dans des domaines professionnels directement utiles à l’entreprise : 13 000 personnes se perfectionnent chaque année au sein des centres de formation des CCI en Alsace. Elles luttent contre le chômage des jeunes en développant l’apprentissage : 5 600 contrats sont gérés par les CCI de notre régionet 85 % des apprentis enchaînent avec un emploi. Elles accompagnent les créateurs et repreneurs d’entreprises pour leur donner un maximum de chances de réussite. Elles aident les PME à trouver des niches à l’export, à se différencier en innovant, à développer de nouveaux marchés… En résumé, nos CCI contribuent à tout ce qui peut aider notre économie à traverser la crise.

L’éCONOMIE DOUBLEMENT SANCTIONNéE

Le projet de réduction des recettes fiscales des CCI n’aura aucun impact sur la pression fiscale pesant sur les entreprises. Celle-ci restera au même niveau, le «delta» étant simplement encaissé par l’État. Le 28 mai dernier, Jean-Marc Ayrault avait pourtant signé un pacte de confiance avec André Marcon, Président du réseau des CCI de France pour la compétitivité de notre pays et la bataille pour l’emploi. Depuis, le gouvernement a fait volte-face, en appliquant aux acteurs économiques un régime au pain sec et à l’eau, sans commune mesure avec n’importe quel autre acteur public. Les CCI d’Alsace ne peuvent tolérer que les 62 000 entreprises alsaciennes, essentiellement des TPE-PME, soient les boucs émissaires de la modernisation de l’action publique. Elles appellent les parlementaires alsaciens à montrer leur soutien au monde économique en s’exprimant fermement lors du débat sur la loi de finance 2014, afin que cette décision ne soit pas inscrite au prochain budget.

09/09/2013Partager