trois questions à Jean-Pierre Lavielle

Les députés ont voté la réforme des compétences des collectivités locales en première lecture, quels enseignements peut-on en tirer ?

Ce qu’il faut retenir ce sont les économies qui devraient être réalisées avec la suppression des doublons dans la clause de compétence générale. Les régions et les départements devraient être spécialisés autour de compétences spécifiques. Par ailleurs, les intercommunalités devraient être musclées en volume, grâce à des fusions sous certains seuils.

Quelles sont les conséquences pour le monde économique ?

Les conséquences sont issues essentiellement de l’échelon régional. En effet, la Région devrait prendre la responsabilité de l’aide aux entreprises pour la création, l’implantation et l’export mais aussi pour la R&D. Elle devrait jouer un rôle stratégique pour l’aménagement du territoire, le tourisme et plus globalement pour l’économie. Pour finir, elle pourrait opter pour la régionalisation de certaines compétences lorsque la loi le prévoit. Très concrètement, il faut que cette réforme améliore la compétitivité économique de nos territoires grâce à plus d’efficience des collectivités territoriales, c’est-à-dire de meilleurs services avec une fiscalité moindre pour nos entreprises.

Concrètement, que cela signifie-t-il pour le Sud-Alsace et pour la CCI ?

En Sud Alsace, va se poser la question des fusions de communautés de communes. Actuellement, nous avons un certain nombre de petites communautés qui, en fonction des seuils qui seront fixés, devront se regrouper. Dans la même logique, la CCI devra trouver le moyen de peser dans la grande Région pour continuer de représenter les entreprises mais aussi maintenir de la proximité au quotidien avec ses ressortissants. En conséquence, il est probable qu’il y ait une CCI de Région Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine pour peser politiquement et des Chambres Territoriales pour maintenir la proximité.