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quelle stratégie pour la nouvelle région?

 

© Dorothée Parent

La région Alsace-Champagne Ardenne-Lorraine (ACAL) est une réalité depuis le 1erjanvier 2016. Les 22 régions créées il y a 60 ans sous l’impulsion de la politique d’action régionale du Ministre des Finances et des Affaires économiques Pierre Pflimlin, ont cédé la place à 13 nouveaux périmètres régionaux.

L’Alsace fait dorénavant partie de l’ACAL: 10 départements et 5,5 millions d’habitants, soit 8,8% de la population française. Ce territoire marqué par une forte diversité, s’organise autour de sept aires urbaines de plus de 100000 habitants: Strasbourg, Mulhouse, Nancy, Metz, Reims, Troyes et Colmar. Mais c’est aussi un patchwork de territoires ruraux faiblement peuplés, de terres agricoles et viticoles, de zones de montagne et de bassins d’emplois en reconversion.

Cette grande région a des atouts indéniables. Elle partage 900km de frontières avec ses voisins suisses, allemands, luxembourgeois et belges. Le poids de l’industrie y est supérieur à la moyenne nationale, notamment pour les sites de plus de 100 salariés. Elle est dotée d’un savoir-faire remarquable en matière de commerce international et se place au second rang des régions exportatrices avec 58 Md€ de chiffre d’affaires. Sa position géographique est stratégique grâce à des infrastructures de transport performantes: quatre aéroports européens et nationaux, la proximité de hubs aéroportuaires internationaux, des ports fluviaux connectés à la mer du Nord et aux bassins de la Seine et de la Meuse, des lignes à grande vitesse est-ouest et nord-sud…

Face à la réforme territoriale qui fait de nous des voisins du bassin parisien et de la Belgique, on ne peut cependant pas s’empêcher d’évoquer un autre bassin de vie créateur de richesses et d’emplois: la région rhénane frontalière. Cette région européenne culturellement homogène et économiquement interdépendante, dont nous faisons partie, c’est le Rhin Supérieur.

L’Allemagne et la Suisse sont en effet les moteurs principaux de notre croissance économique et industrielle. L’Alsace compte quelque 800 entreprises d’origine allemande, dont 350 de production. Les économies de nos voisins, classées aux 4e et 1er rangs des économies les plus compétitives au monde, sont essentielles pour notre futur développement économique.

Mais cette dynamique transfrontalière est aujourd’hui menacée par le fonctionnement politique et administratif fortement centralisé de l’État, par les asymétries fiscales, réglementaires, sociales et du droit du travail qui génèrent des distorsions de concurrence et enfin, par la perte progressive de la maîtrise de la langue allemande.

Il est indispensable et urgent d’intensifier la coopération frontalière et d’en faire un nouveau modèle économique pour l’Alsace, mais aussi pour la nouvelle grande région. Le nouveau Conseil Régional doit s’atteler à un chantier institutionnel stratégique: obtenir un «droit d’expérimentation» pour la création d’une «euro région» transfrontalière et rhénane.

Je suis convaincu que c’est sur le terrain des entreprises rhénanes et du marché de l’emploi transfrontalier que se joue, en grande partie, le destin économique de l’Alsace, et demain, celui de la grande région nouvellement créée. Je vous adresse à tous mes meilleurs vœux de santé, de bonheur et de réussites dans vos projets pour cette année 2016!

Bernard Stirnweiss, Président de la CCI de Région Alsace
Porte-parole du pilier «Économie» de la Région Métropolitaine Trinationale du Rhin Supérieur

Les Chiffres-Clés économiques de la Région ACAL

La Région Métropolitaine Trinationale du Rhin Supérieur

11/01/2016Partager