pub

grise mine pour la rentrée économique

 

© Jean-François Badias

Les mondes politiques et économiques sont-ils irréconciliables ? Le mépris des décisions gouvernementales pour les entreprises et les CCI en est un signe.Les demandes des entreprises sont pourtant claires. Elles réclament un allégement des charges sociales et de la fiscalité, et pas uniquement sous forme d’un crédit d’impôt fortement médiatisé. Ces mesures tardent alors que c’est aujourd’hui, en période de croissance zéro, que notre économie a besoin d’être dopée.

Nos entreprises attendent aussi les simplifications administratives, maintes fois promises comme celle de la fiche de paie. Elles demandent enfin des conditions d’exercice de leur activité qui restent stables: une entreprise doit consacrer son énergie à développer son chiffre d’affaires et ses marges et pas à s’adapter en permanence à de nouvelles lois, normes ou réglementations. L’attaque sans précédent de l’État sur les ressources des CCI est une autre entrave importante au développement économique. Les CCI sont bien sûr prêtes à participer au redressement des comptes publics, mais pas à n’importe quel prix. Notre réseau représente 0,12% des prélèvements obligatoires.

Aujourd’hui, l’État envisage d’orchestrer un racket incroyable sur les moyens affectés au développement économique des territoires: une baisse de 37% en trois ans des ressources fiscales des CCI et une ponction de 500 M€ dans leurs fonds de roulement en 2015 avec possibilité de clause de revoyure en 2016.Les conséquences d’une telle décision, si elle devait être confirmée, seraient lourdes. Il y aura d’abord un énorme plan social avec la suppression de 6000à 7000emplois dans le réseau des CCI. Ce sera aussi la fin de notre rôle essentiel d’aménageur qui nous a conduits à créer et gérer des zones d’activités, ports, aéroports, parcs expo, etc. pour contribuer au dynamisme économique de chacun de nos territoires.

Nous serons également amenés à réduire de 30% le nombre d’apprentis que nous formons et à supprimer une bonne partie de l’offre de formation continue proposée dans nos régions. Enfin, l’appui au développement des entreprises sera évidemment durement touché, qu’il s’agisse de création ou de reprise d’entreprises, d’innovation, d’export, de défense du commerce de centre-ville, etc.La condamnation des CCI serait une asphyxie de l’économie de nos territoires, au moment même où nos entreprises ont, plus que jamais, besoin de nous. C’est pourquoi j’en appelle au bon sens de nos élus de proximité, Députés et Sénateurs, pour défendre avec ardeur le monde économique des régions auprès d’un pouvoir central qui reste sourd aux revendications de ceux qui créent de la richesse et de l’emploi.

Jean-Louis Hoerlé
Président de la CCI de Région Alsace

05/09/2014Partager