innover pour mieux exporter

Avec 29,5 Md€ d’exportations en 2013, soit une hausse sensible de 2,1%, l’Alsace (5e région exportatrice) bénéficie d’une relative santé économique par rapport aux autres régions de l’Hexagone.Selon les chiffres des Douanes, 3,5% des entreprises alsaciennes réalisent plus de 50% du volume des exportations. En 2013, trois grands secteurs, sur les dix principaux recensés, ont dominé les exportations alsaciennes – les produits pharmaceutiques (3,3 Md€), les machines en équipements d’usage général (2,4 Md€) et les produits de la construction automobile (2 Md€). L’export constitue une des étapes indispensables au développement des entreprises et le futur Plan Régional d’Internationalisation des Entreprises alsaciennes (PRIE) a pour objectif de favoriser la présence à l’international de celles-ci. Pourtant, bon nombre de PME regardent l’export avec frilosité, le considérant comme une chasse gardée des grandes ­structures. Les freins principaux, selon l’enquête menée lors de la préparation du PRIE, sont la difficulté à trouver les ressources humaines adaptées, les financements et un cadre administratif et réglementaire complexe. Didier Hoffmann, directeur export de CCI International Alsace Export, ambitionne de convaincre un nombre croissant de dirigeants de petites et moyennes entreprises à se développer à l’export via l’innovation. «Les PME représentent 27% des entreprises exportatrices de la région, et 42% en valeur. Cela nous laisse une marge de progression et c’est un enjeu majeur pour notre région, car les PME qui souhaitent exporter durablement sont obligées d’innover».

Trois facteurs de réussite

Le marché est en mutation vers une «révolution industrielle fondamentale». Didier Hoffmann mise sur les outils et les accompagnements proposés par les différents services de la CCI que les entreprises doivent s’approprier pour réussir leur internationalisation. Et de continuer: «Nous devons développer davantage le goût de l’export de ces entreprises encore trop frileuses, alors qu’elles sont généralement performantes. La stratégie, l’innovation et la structuration de l’entreprise sont les trois clés de la réussite. Il faut abandonner la démarche d’opportunité et privilégier la réflexion stratégique et l’investissement. Nous accompagnons les entreprises dans ce long processus pour assurer leur ancrage à l’export depuis le diagnostic jusqu’à l’implantation à l’étranger en passant par la mise aux normes et l’exportation. Il faut penser par étapes successives, aborder dans un premier temps un marché de proximité, puis dans un second temps élargir le champ d’action.» L’exportation alsacienne est à 72% orientée vers l’Europe, mais il reste de très nombreux «terrains de jeu» à investir. Les entreprises alsaciennes demeurent encore insuffisamment positionnées sur les grands marchés en croissance, dont notamment l’Asie et l’Amérique, «bien que l’on constate en 2013 une montée en puissance de destinations telles que le Brésil, le Japon, la Chine ou les États-Unis», note Didier Hoffmann. À l’opposé, le principal pays partenaire de l’Alsace, l’année dernière, demeure l’Allemagne à hauteur de 28% des échanges, suivi de loin par les Pays-Bas (8%), l’Italie (7%), le Royaume-Uni (7%) et la Suisse (6%).

Un réseau de partenaires

Le développement à l’export est donc un signe de bonne santé que CCI Alsace Export soigne particulièrement. Matrice à double entrée: cartographier les secteurs présents et recenser les régions intéressées. La Région Alsace est le chef de file du développement économique, elle définit la ligne d’action.CCI Alsace Export est la porte d’entrée export et, à ses côtés, des partenaires tels Ubifrance, CCI International, la Direccte, Bpifrance, la Coface, les Conseillers du Commerce Extérieur de la France, les Douanes, Ampie et la Chambre de Métiers d’Alsace.