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Credir : remettre sur pieds cadres et dirigeants

Créé en 2013, le Centre REsidentiel pour DIRIgeant (Credir) basé à Kientzheim/68 s’adresse aux chefs d’entreprises comme aux salariés dans des situations difficiles : burnout, liquidation judiciaire ou perte d’emploi, problèmes personnels…

Le Crédir accueille pendant 3 jours des cadres et dirigeants d'entreprises à Kientzheim, en Alsace. Doc remis

Créé en 2013, le Centre REsidentiel pour DIRIgeant (Credir) basé à Kientzheim/68 s’adresse aux chefs d’entreprises comme aux salariés dans des situations difficiles : burnout, liquidation judiciaire ou perte d’emploi, problèmes personnels… Lors d’un stage de trois jours, ils retracent leur « récit de vie » puis bénéficient d’un accompagnement avec des professionnels (médecins, coach sportifs, psychiatres) selon une méthode inspirée des centres pour sportifs de haut niveau. Le but de ces échanges : trouver plusieurs pistes de rebonds, des activités sportives ou associatives annexes, partager les expériences… Jean-Denis Budin, créateur de la structure, poursuit en parallèle un travail de recherche, débuté avec sa thèse sur « Les histoires méconnues des chefs d’entreprises en difficulté. À la recherche des facteurs clés de succès dans l’échec », soutenue en 2012 à l’université Paris-Dauphine.

INFOS +

Aux origines du Credir

La structure

Le Crédir a été créé en juin 2013 dans les anciens locaux du Centre européen d’études japonaises, à Kientzheim/68, avec l’aide du Conseil général. Il dispose de chambres pour accueillir les stagiaires, qui viennent de toute la France. Les 3 jours de stage sont payants mais, si les personnes ne peuvent régler ce montant, un système de mécénat d’entreprise leur permet d’y assister gratuitement.

 

Après une école de commerce, Jean-Denis Budin effectue la majorité de sa carrière dans une multinationale. Il démissionne pour reprendre une PME alsacienne. Suite à un changement de règlementation européenne, elle perd rapidement 50% de ses revenus. Jean-Denis Budin choisit la procédure de mandat ad hoc mais la banque ne suit pas l’entreprise. Dépôt de bilan. Il vend la PME et en devient salarié. Mais ce premier échec de sa carrière, additionné à deux deuils personnels, le fragilisent, jusqu’au burn-out. Il est licencié lors de son arrêt maladie. « Ma femme est psychiatre, cela a été déterminant pour remonter la pente. Elle m’a conseillé de voir un médecin, chose à laquelle je n’aurais jamais pensé. »

Donner des solutions pour rebondir

Déjà enseignant à l’EM Strasbourg, Jean-Denis Budin voit dans l’enseignement une piste de rebond. Il réalise que très peu de travaux universitaires concernent l’échec et le rebond des chefs d’entreprise. Il décide donc de réaliser un doctorat sur ce thème et mène des entretiens avec des chefs d’entreprises confrontés à l’échec, qu’il s’agisse de burn-out, de licenciement ou de liquidation judicaires. De ces recherches, il en tirera la méthodologie utilisée au Crédir (voir encadré). Jean-Denis Budin s’inspire également des techniques utilisées pour les sportifs de haut-niveau, blessés ou en situation d’échec après une compétition. « En trois jours, les stagiaires du Credir rencontrent différents spécialistes, font 6h de sport et échangent entre eux. Nous leur donnons des solutions pour rebondir. Pas un seul plan de reconversion ou de reprise d’activité mais plusieurs projets, pour qu’ils sachent où aller. » 

Savoir rebondir, une histoire personnelle et culturelle

Depuis sa création, le Crédir continue d’accueillir de plus en plus de stagiaires. Jean-Denis Budin, lui, poursuit ses recherches universitaires. Il a déjà établi que la manière dont les personnes rebondissent est très liée à leur histoire personnelle, leur culture et même leur religion. « Le rapport aux résultats scolaires dans l’enfance et l’adolescence par exemple, joue un rôle déterminant. Un enfant dont les parents étaient très exigeants vivra l’échec de façon très douloureuse, comme une humiliation. Celui dont les parents étaient plus souples s’en remettra mieux. » Il cite également la famille –une personne divorcée ou en cours de divorce sera forcément plus vulnérable- et les activités hors travail et famille, qui aident à prendre du recul. « Certains secteurs d’activités s’avèrent plus sensibles. La faillite d’une entreprise familiale implantée depuis 20 ans dans un petit village où tout le monde se connaît, ce n’est pas la même chose qu’un commerce. Dans ce secteur, les liquidations sont malheureusement fréquentes. »

L.D.

CREDIR • 8 route d’Ammerschwihr à Kientzheim • 03 89 72 61 53 • www.credir.org

Jean-Denis Budin, créateur du Crédir et d'une thèse sur l'échec entreprenarial. Doc remis
12/05/2015Partager