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Gilles Neusch  : directeur du Conseil Interprofessionnel des Vins d’Alsace (CIVA)

Créé en 1963, le CIVA réunit plus de 850 opérateurs viticoles et vinicoles alsaciens (vignerons indépendants, coopératives, négociants). Présidé actuellement par Didier Petermann, il assure des missions économiques et techniques, ainsi que la promotion des vins d’Alsace.

Bio express

  • 2000
    Responsable communication de la Chambre d’agriculture du Bas-Rhin
  • 2007
    Directeur adjoint de la Chambre d’agriculture du Bas-Rhin
  • 2013
    Directeur adjoint de la Chambre d’agriculture Alsace
  • 2017
    Directeur général du CIVA
 

Quelle est la santé du vignoble alsacien sur le plan économique ?

Le vignoble alsacien sort d’une période de fortes perturbations climatiques qui ont induit quatre petites récoltes depuis 2013. Ces accidents climatiques à répétition ont provoqué d’énormes tensions économiques. Les marchés n’aiment pas ces fortes fluctuations de production. Par ce manque de produits à commercialiser, nous avons perdu un certain nombre de marchés, notamment d’entrée de gamme. L’impact global sur les ventes s’élève à - 9 % comparé à la période où l’Alsace produisait régulièrement plus d’un million d’hectolitres chaque année. Mais heureusement, la qualité a toujours été à la hauteur, ce qui est un facteur de fidélisation des clients viscéralement attachés au savoir-faire des vignerons alsaciens. Ainsi, le vignoble se veut optimiste, car même si l’Alsace est toute petite à l’échelle mondiale, elle a la particularité unique de rassembler 13 types de sols différents. Autre motif de satisfaction, la part importante des crémants qui représentent actuellement 27 % des ventes.

@DR

Comment les viticulteurs alsaciens s’adaptent-ils à la demande des consommateurs de vins sans intrants chimiques ?

Le vignoble alsacien figure sans conteste parmi les plus vertueux de France : il se place sur le podium de la viticulture bio (16 % de la production), leader européen de la biodynamie et certainement l’un des plus respectueux de son environnement naturel. Ainsi 75 % des terres viticoles sont à l'heure actuelle déjà cultivées sans désherbants ! Nous sommes conscients que nous avons d’importants efforts de communication à faire dans ce domaine, car les consommateurs ne connaissent pas ces facteurs différenciants.

Quelle est la stratégie du CIVA pour promouvoir les vins alsaciens sur le marché français ?

Le marché français représente 74 % de nos ventes. Nos consommateurs se situent majoritairement dans le quart nord-est de la France, Paris inclus. Dans le contexte de mondialisation, nous souhaitons renouer les liens avec les consommateurs français, à commencer par les Alsaciens. Pourquoi acheminer de l’autre bout du monde des produits que l’on trouve juste à côté de chez soi ? Qui plus est d’une belle diversité, de grande qualité et qui contribuent à faire de l’Alsace cette région emblématique très préservée et si attrayante. Ce sont les messages que nous souhaitons faire passer dans la grande campagne de communication que nous lançons actuellement.

Quelle est l’importance de l’export ?

Nos vins s’apprécient dans 130 pays. Le potentiel est énorme puisqu’ils se marient bien avec toutes les cuisines du monde. Une bouteille de vin d’Alsace sur quatre est exportée. Les pays limitrophes (Belgique, Allemagne, Pays-Bas) sont des consommateurs historiques et souvent adeptes d’œnotourisme dans le vignoble. L’export vers les pays tiers constitue une cible travaillée avec le soutien de CCI International Grand Est en particulier sur une dizaine de destinations majeures, en fonction de leur potentiel de croissance économique : États-Unis, Canada, Japon, Suède…

> Propos recueillis par Patrick Heulin

09/05/2019Partager