Christophe Caillaud-Joos : directeur Général Strasbourg Events

Après le trou d’air de la crise sanitaire, quelles sont les perspectives pour le Palais des Congrès et de la Musique et le Parc des Expositions en 2022/2023 ?

Nous avons effectivement subi un choc magistral, puisque notre chiffre d’affaires est passé de 20 millions € en 2019 à 5 millions en 2020, puis 6,5 millions € en 2021. Néanmoins, nos équipes ont su s’adapter à cette situation extrêmement complexe. Certains événements ont été reportés jusqu’à cinq fois. Nous avons été les premiers fermés et parmi les derniers rouverts ! Nous avons heureusement pu bénéficier du soutien de l’État et de nos actionnaires. Pour cette année, nous sentons une véritable dynamique, même si les organisateurs restent encore frileux et ont du mal à s’engager. Le succès du salon EGAST en mars dernier, qui a presque retrouvé sa fréquentation de 2018, est un signe encourageant. Nous estimons un retour au niveau d’avant-crise en 2023.

Vous allez inaugurer, en juillet, un Parc des Expositions flambant neuf. Qu’attendez-vous de ce nouvel outil ?

Il s’agira d’un magnifique outil de plus de 20 000 m² avec de nombreuses innovations liées à une gestion durable de l'équipement (géothermie par exemple), signé par le prestigieux architecte japonais Kengo Kuma. Ce bâtiment va nous permettre de rester dans la course européenne des destinations de tourisme d’affaires. Malgré son excellente image, Strasbourg est en deçà de son potentiel en matière d’événements, si on la compare à des villes comme Toulouse, Bordeaux ou Montpellier. Ce parc expo sera un atout majeur pour la ville, mais reste à le faire savoir et nous comptons sur l’écosystème économique et touristique pour nous aider à le promouvoir.

La Foire Européenne, événement phare du Parc des Expositions, a vu sa fréquentation baisser ces dernières années. Comme comptez-vous redynamiser l’événement ?

Je pense qu’il faut revenir à l’ADN de la manifestation : l’Europe ! Mais dans sa dimension festive et populaire. J’ai rencontré les consuls présents à Strasbourg pour leur proposer de participer à un village européen, où chaque pays présenterait sa culture, sa gastronomie, son artisanat, son folklore. L’accueil a été très positif. Il faut que les visiteurs viennent y vivre une véritable expérience. J’aimerais également mettre en avant les artistes alsaciens, mais aussi les grandes entreprises de la région, ainsi que les start-up. Je suis également favorable à la gratuité ou à un système de ticket permanent.

Quel est l’apport de votre actionnaire GL events ?

Avec ses 52 sites, GL events est le leader mondial de l’événementiel. Outre son apport commercial, avec notamment l’accès aux grands comptes, il nous permet de bénéficier des bonnes pratiques, des innovations issues de ses différents sites, par exemple dans le domaine environnemental.

Globalement, le secteur de l’événementiel peut-il repartir comme avant ou se réinventer ?

L’avenir est sans doute à des événements hybrides avec un nombre de participants physiquement présents plus limité qu’avant, mais avec une audience globale beaucoup plus vaste grâce aux technologies de visioconférence. C’est pour cette raison que nous avons créé un studio TV. Je reste toutefois convaincu que les gens auront toujours besoin de se rencontrer physiquement pour partager des moments de convivialité et profiter des agréments d’une destination attrayante. C’est la chance de Strasbourg. > Propos recueillis par Patrick Heulin

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