Écotourisme : un nouveau vecteur d’image pour l’Alsace?

Également appelé tourisme vert, l’écotourisme est assimilé au tourisme durable. Il est à la fois centré sur la découverte de la nature et lié aux bonnes pratiques environnementales des professionnels du secteur. En Alsace, la Région en fait un axe de développement et de séduction des visiteurs. dossier réalisé par Françoise Herrmann

Repères

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Le nombre d’établissements titulaires de l’écolabel Européen en Alsace en 2016 (11 hôtels, 1 résidence, 30 écogîtes)

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La position de l’Alsace dans le classement des régions françaises labelliséesSource: AFNOR

 

Le terme d’écotourisme est né il y a une trentaine d’années. Il privilégie généralement l’observation, l’interprétation, l’éducation et l’étude de milieux naturels. Nombreux sont les visiteurs qui apprécient de partir à la découverte de paysages, de la faune et de la flore d’une région et de ses habitants. Selon la Société internationale d’écotourisme TIES (The International Ecotourism Society), l’écotourisme est « un voyage responsable dans des espaces naturels contribuant à la préservation de l’environnement et au bien-être des populations locales ».

Dans l’objectif de formaliser de bonnes pratiques en la matière, plusieurs opérateurs de tourisme français se sont regroupés, en 2004, pour créer l’Association des Tour-opérateurs Thématiques (ATT). Forts de leurs valeurs communes basées sur le respect, la solidarité et la qualité, ils ont publié la charte éthique du voyageur et mis en place la certification Agir pour un Tourisme Responsable (ATR).

Ces professionnels encouragent ainsi le développement d’un tourisme qualitatif pour une découverte authentique des régions d’accueil, en respectant l’environnement, le patrimoine naturel et culturel et en informant les publics de façon transparente. En 2008, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) ajoute: «L’écotourisme se veut une réponse durable à l’inquiétante montée d’un tourisme de masse insuffisamment conscient des menaces qu’il fait peser sur l’environnement.»

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L’écolabel Européen

Intégrant une dimension économique et écocitoyenne, apparaissent les écoauberges de jeunesse, les écocampings, les écogîtes, ecolodges ou écohôtels et autres établissements qui seront considérés comme écotouristiques. Leur point commun: une volonté de minimiser leur impact sur l’environnement. L’écolabel européen, mis en place par la Commission européenne en 2006, quant à lui, a convaincu une petite poignée d’hôteliers attentifs à la dimension environnementale. La procédure d’obtention de ce label est néanmoins très rigoureuse et nécessite de se donner du temps et des moyens. En France, 347 établissements sont titulaires de l’écolabel (285 en hébergements touristiques et 72 en campings). En Alsace, le nombre relativement faible d’établissements labellisés (quatre en 2013) incite la Région à accompagner les établissements dans leur démarche. L’Alsace gagnera ainsi quatre places entre2013 et 2016, atteignant la neuvième position au classement réunissant la France, la Belgique et la Suisse. Sans doute qu’une simplification des formalités et des conditions d’obtention contribuerait-elle à motiver plus de candidats…
La rigidité de la procédure en décourage plus d’un, jusqu’aux plus engagés, comme Pierre Siegel, directeur de l’hôtel Best Western Monopole Métropole à Strasbourg, conseiller technique à la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin. « Mon hôtel a été labellisé en 2007, j’étais le troisième en France et le premier en Alsace. Mon idée était d’instaurer une démarche d’amélioration permanente, partant du service rendu au client. Aujourd’hui, les nouveaux textes de la Commission vont changer la donne. Nous arrivons à un extrémisme écologique parfois au détriment de la qualité. Certes, la clientèle écologique existe, elle est même prête à rogner sur des éléments de confort. Pour ma part, au vu de la lourdeur de la procédure, je ne suis pas sûr de renouveler l’audit. Cela n’enlève rien à mon respect de l’environnement et à mon engagement en matière de bonnes pratiques. Nous pouvons tous favoriser le développement durable en utilisant les énergies renouvelables (panneaux solaires), en limitant au maximum la production de déchets (tri des déchets) et en veillant à une consommation raisonnable et abordable (utilisation d’ampoules et d'appareils à basse comsommation et de mousseurs ou réducteurs d'eau écoresponsables). Le retour sur investissement est évident. »
L’ambition de la Région demeure : formaliser et développer l’offre écotouristique en Alsace. Convaincue de son potentiel de développement, elle a lancé, en 2014, en partenariat avec l’Agence d’Attractivité de l’Alsace, les Agences de Développement Touristique (ADT) Bas-Rhin et Haut-Rhin et les deux parcs naturels régionaux, un appel à projets. Le but : permettre au grand public de découvrir le patrimoine naturel et culturel de la région au travers d’activités à la fois ludiques, innovantes et respectueuses de l’environnement. En suscitant une offre qualitative de prestations écotouristiques qui proposeront au visiteur des rencontres mémorables, des découvertes originales ou des expériences à vivre hors du commun. Une offre à présent structurée et visible par tous.

www.ecotourism.orgwww.tourisme-alsace.com

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