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Rondol : innovation sans ordonnance

La start-up strasbourgeoise, qui fabrique des machines destinées au traitement des polymères pharmaceutiques, sortira cette année une nouveauté destinée au marché américain.

Victoire de Margerie, PDG de Rondol © Jean-François Badias

« Le processus de base de nos machines, l’extrusion, est identique à celui qui servait à fabriquer les spaghettis, le chocolat ou les canons de fusils au début du XXe siècle, » narre Victoire de Margerie, la présidente de Rondol, en guise d’introduction. La technologie a bien évidemment évolué depuis et fait la valeur-ajoutée de la start-up de Strasbourg. Elle a créé une extrudeuse fonctionnant avec une vis de 10mm, le plus petit diamètre existant. Pas question de produire des pâtes, mais de transformer de manière très précise des polymères, éléments entrant dans la composition des médicaments. « Ces matériaux peuvent coûter extrêmement cher. Si le traitement d’un lot se passe mal, les sommes perdues s’avèrent considérables. » Les industries pharmaceutiques, dont la multinationale française Ipsen ou l’américain Catalent implanté à Bienheim, comptent parmi ses clients. S’y ajoutent des universités, des écoles de pharmacie et d’autres industries, aux quatre coins du monde.

Ouvrir un bureau aux États-Unis

Trois ans après sa naissance, Rondol accélère sa croissance avec la commercialisation d’une nouvelle machine. « Elle intègre tous les retours d’expérience de nos précédentes réalisations et prototypes. Nous espérons la vendre aux États-Unis, qui représentent 50% du marché mondial. À cette occasion, l’un de nos ingénieurs ouvrira un bureau dans le New-Jersey, » reprend Victoire de Margerie. Cette multi-diplômée (HEC et Institut d’études politiques de Paris, IMT de Berlin, Stanford School of Business) réalise ainsi la synthèse de son parcours professionnel et personnel : son affection pour l’Alsace développée chez Péchiney (maintenant Constelium). Et le challenge d’un « modèle à inventer » toujours chez Péchiney (maintenant Rio Tinto Alcan), aux États-Unis. Sa nouvelle machine s’appellera d’ailleurs Lafayette. Of course.

INFOS +

En parallèle de cette aventure américaine, l’entreprise continue à exporter ses « micro-machines ». Ses clients privilégiés se trouvaient d’abord en Allemagne et sur les marchés émergents (Chine, Inde, Turquie…) avant de convaincre les Français. « Ils ont compris que si nous arrivions à vendre en Allemagne, c’est que nos produits étaient de bonne qualité, » plaisante Victoire de Margerie. Encore impliquée dans de nombreuses structures (l’entreprise Eco-emballages, la société d’investissements Eurazéo, le chimiste Arkema…), elle espère vivre entièrement de Rondol. « Nous devrons atteindre le million d’euro de chiffre d’affaire en 2014 et, selon l’évolution de l’activité, je commencerais à me verser un salaire. »

LD.     

Rondol • 8 place de l’Hôpital à Strasbourg • 03 88 36 27 92 • www.rondol.com

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