Économie : l'Allemagne, premier investisseur en France

La Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie et EY ont réalisé, en 2022, une enquête approfondie auprès de 80 dirigeants d’entreprises allemandes implantées en France afin de connaître leur perception de l'attractivité économique de notre pays.

Le groupe Merck spécialisé dans les sciences de la vie a annoncé un investissement de 130 millions d’euros sur son site de Molsheim et la création de 800 nouveaux emplois à l’horizon 2028. © DRSelon cette étude*, les entreprises allemandes témoignent d'une forte confiance dans le marché français. Les relations commerciales bilatérales ont augmenté de 12 % en 2021 par rapport à l’année précédente et l’Allemagne reste le premier partenaire commercial de la France. Les entreprises allemandes ont considérablement investi en France en 2021 : 300 projets d’investissement et près de 8 000 emplois annoncés selon Business France. L’Allemagne a été le premier investisseur européen en France, soit 18 % de l’ensemble des investissements étrangers dans l’Hexagone. Près d’un quart d'entre eux ont concerné des sites de production. Ils témoignent de l’attractivité croissante de la France grâce à la stratégie de réindustrialisation et aux réformes.

Les principaux enseignements de cette étude sont les suivants :

  • 89 % des entreprises allemandes sont satisfaites de leur activité en France. En hausse de 8 points par rapport à 2020.
  • Après deux années de covid, 84 % des entreprises ont dépassé ou retrouvé leur niveau d’activité d’avant crise. 16 % ont enregistré une baisse de plus de 5 %.
  • Le covid a engendré un changement structurel du « travailler-ensemble » avec le télétravail, la numérisation et une crise du recrutement à tous les niveaux.
  • L’avenir apparaît comme incertain en raison de l’accumulation de crises. Celles-ci mettent la mondialisation et le couple franco-allemand à l’épreuve.
  • La proximité avec l’Allemagne est un facteur clef pour les investisseurs, puisqu’avec 41 projets en 2021, le Grand Est est devenu le premier pôle français et devance l’Île-de-France en tête en 2020.
  • Des réformes supplémentaires sont attendues pour réduire la lourdeur administrative, la fiscalité et simplifier le droit du travail.

L’impact de la guerre en Ukraine

Au moment de l’enquête à l’été 2022, la crise ukrainienne semble moins affecter les projets des entreprises que celle du covid. Elle affecte relativement peu les recrutements : 90 % n’y touchent pas, tandis que 8 % les revoient à la baisse ou les gèlent complètement. En 2020, seuls 33 % ne changeaient rien et 21 % annonçaient un gel complet. Les effectifs devraient continuer d’augmenter ou rester stables d’ici à 2024-26, avec une pause en 2023. Peu de répondants les imaginent en baisse : ils ne sont que 5 % à envisager un tel mouvement en 2022, 7 % pour 2023 et, signe d’un certain optimisme, 4 % pour la période 2024-26. Malgré les nombreuses crises qui impactent leur quotidien et leur visibilité à long terme, les entreprises allemandes en France font preuve de résilience. Dans un contexte incertain, elles prévoient une année 2023 difficile, mais l’avenir reste plutôt encourageant avec 58 % des entreprises optimistes à 2-4 ans, contre seulement 2 % ouvertement pessimistes pour leur activité.

* Les entreprises allemandes en France : situation économique, perceptions et perspectives 2022-2026 à télécharger sur francoallemand.com/fr/newsroom/publications-etudes

 

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