Demandes d’aide financière, frontière, apprentissage… : les IHK* sur le pont

En raison de la crise économique, les places d'apprentissage pourraient être chères. Les IHK ont proposé un plan pour assurer la continuité des formations en alternance. © iStock À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Les IHK ont été mises à contribution à tous les niveaux. Premier défi : parer au plus urgent en débloquant rapidement l’aide immédiate pour les PME, les TPE et les indépendants. Les chambres de commerce et d’industrie allemandes ont été un premier contact pour les nombreuses entreprises qui ont demandé cette aide. Ce sont également elles qui se sont employées à traiter les demandes. Au plus fort de la crise, cette tâche a mobilisé près de deux tiers des équipes de l’IHK Südlicher Oberrhein. En deux mois, le Bade-Wurtemberg a enregistré 260 000 demandes d’aide, au moins 220 000 ont été acceptées. Si le dispositif d’aide immédiate s’est arrêté fin mai, les IHK restent les premiers interlocuteurs pour les aides sectorielles qui se prolongent, notamment pour les métiers de bouche.
La réouverture des restaurants dès la fin du mois de mai a été pour beaucoup perçue comme un début de retour à la normale. Au-delà des plaisirs de la table, c’est un signal économique important aux yeux du président de l’IHK de Karlsruhe Wolfgang Grenke : « Parmi les motifs de réjouissance, il y a le fait que ces réouvertures engagent la réanimation du secteur touristique. »

Un suivi sur le long terme

Mais après la réanimation, tous savent que la rééducation sera difficile. Les chambres de commerce et d’industrie sont les premières à recevoir des remontées du terrain et elles ne s’attendent pas à une reprise instantanée. Selon le sondage de l’IHK de Karlsruhe auprès des entreprises sous sa responsabilité, 20 % des interrogées s’attendent à voir leurs recettes amputées de moitié jusqu’à la fin de l’année (25 % au niveau national). 30 % d’entre elles espèrent un retour à la normale en 2021 et 10 % après 2021. « Les entreprises ne peuvent pas revenir à 100 % de leurs capacités dès la levée du confinement », analyse Dr. Guido Glania, directeur de l’IHK de Karlsruhe. « Beaucoup d’entre elles vont devoir composer longtemps avec un chiffre d’affaires réduit, auquel s’ajoutent de nouveaux coûts induits par les mesures de protection. »
Autre sujet d’inquiétude : la formation et l’apprentissage. En raison du ralentissement économique, les places pourraient être chères. Les IHK allemandes ont proposé un plan en 10 points pour assurer la continuité de la formation des apprentis actuels et faire en sorte que la génération suivante ait, elle aussi, accès à l’apprentissage. Si les entreprises ne parviennent pas à absorber toutes les candidatures, des validations d’expérience seraient envisageables dans le secteur non lucratif. > P.P

* Industrie- und Handelskammer (chambres de commerce et d'industrie allemandes)

Je participe