BIOVALLEY : « Notre réussite n’appartient qu’à nous »

Depuis 1996, BioValley s’efforce de promouvoir l'innovation transfrontalière dans le domaine de la santé. Mais d’un pays à l’autre, les ambitions et les moyens engagés ne sont pas les mêmes. Pour relancer la machine, la partie française veut recréer un tissu économique et un climat attractif sur son territoire.

« Nous avons une recherche académique de très haut niveau, dont nous pouvons regretter qu'elle n'aboutisse pas à la formation d'un écosystème industriel à sa mesure. » © Adobe Stock«Vous savez, il n’y a pas grand-chose à voir ici. » Manfred Claassens nous fait gentiment comprendre que si nous espérions voir la fine fleur de la biotech fribourgeoise, nous n’avons pas frappé à la bonne porte. Contrairement à son homologue française, BioValley Deutschland n’a pas mandat pour le développement économique. Pour les chercheurs qui s’activent sur les thérapies du futur, il faut aller au BioTechPark à quelques encablures du centre-ville. « On reste tributaire de la volonté politique et des compétences que l’on veut bien nous attribuer », résume sobrement le directeur (bénévole) de BioValley Deutschland.

« Nous n’avons pas une base industrielle de même envergure »

Ce n’est pas un secret. Dans le domaine de la santé, la France est plus motivée que ses voisins pour œuvrer au niveau transfrontalier. « Il faut arriver à convaincre parce que les troupes sont très disparates de l’autre côté du Rhin », reconnaissait le président de la CCI Alsace Eurométropole Jean-Luc Heimburger dans les colonnes des DNA en 2019. Chez nos voisins, des mastodontes comme Johnson & Johnson, Roche, sans oublier le Suisse Novartis, qui a annoncé vouloir renforcer sa présence à Stein avec la création de son propre parc d’innovation. Autant de partenaires et d’investisseurs potentiels… Mais aussi des concurrents.

« Nous n’avons pas une base industrielle de même envergure dans le domaine pharmaceutique, reconnaît Marco Pintore, directeur de BioValley France. Mais nous avons une recherche académique de très haut niveau, dont nous pouvons regretter qu’elle n’aboutisse pas à la formation d’un écosystème industriel à sa mesure. » Pour convaincre les parties allemandes et suisses que la coopération transfrontalière bénéficiera aussi à leurs entreprises, la France veut muscler son jeu. En 2022, BioValley France devrait emménager dans Nextmed, un parc d’innovation de 30 000 m² au cœur de l’Hôpital Civil de Strasbourg. L’objectif : faire émerger les soins de demain en associant des chercheurs, des soignants, des entrepreneurs, mais aussi des associations de patients. Aux bureaux s’ajoute l’accompagnement des entreprises. Avec MedUniq Center, BioValley France veut aussi accompagner les industriels et les universitaires « de l’idée de base jusqu’à l’entrée en phase clinique ».

Avec toujours dans l’idée de s’appuyer sur le réseau trinational de BioValley : « Lorsque certaines compétences ne sont pas disponibles localement, MedUniq Center cherche à en attirer d’autres à proximité. Plusieurs contrats de collaboration ont déjà été signés avec des structures transfrontalières.»

BioValley France regarde aussi vers le Luxembourg. Elle participe au projet Clinnova via la plate-forme d’e-santé PRIeSM, qui associe les régions frontalières françaises, allemandes et luxembourgeoises. L’objectif : travailler sur les données de santé des patients grâce à l’intelligence artificielle afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge du patient. > Pierre Pauma

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