Transports Dischinger : pionniers du camion propre

« Un 18 tonnes électrique coûte 350 000 €, contre 100 000 € pour un diesel. Même avec la subvention régionale de 80 000 €, la différence est trop importante. » © DRUne fois n’est pas coutume, Fribourg avait 20 ans d’avance sur ses villes voisines. Dans les années 1990, les Verts allemands n’ont pas encore conquis la ville, mais celle-ci est déjà à l’avant-garde sur les thématiques environnementales. Karlhuber Dischinger, alors PDG des Transports Dischinger dans la ville voisine d’Ehrenkirchen, sent le coup et dépose une demande d’autorisation de circulation pour un camion hybride. « C’était un 15 tonnes. Les batteries à elles seules pesaient quatre tonnes, on ne pouvait charger que 2,8 tonnes  », se souvient Karlhuber Dischinger qui a passé le relais à son fils, tout en continuant à travailler pour l’entreprise familiale et à officier comme président de la VSL, l’association des professionnels allemands des transports et de la logistique. Problème : la durée de vie des batteries était trop courte et leur remplacement trop cher. Sur les 15 ans de service du camion, les batteries n’en ont tenu que sept. Près de 30 ans plus tard, Karlhuber Dischinger note les progrès de la filière électrique. Mais les prix restent rédhibitoires : « Un 18 tonnes électrique coûte 350 000 €, contre 100 000 € pour un diesel. Même avec la subvention régionale de 80 000 €, la différence est trop importante. » D’autant plus que si l’électricité coûte moins cher que le gasoil, il faut tenir compte du temps de charge : « Techniquement, on est capable de rouler 500 kilomètres avec un camion électrique. Mais on ne peut pas se permettre de faire une pause de cinq heures pour recharger les batteries sur le temps de travail du chauffeur. » En revanche, l’électrique serait aujourd’hui pertinent à ses yeux pour les trajets courts, comme les livraisons en ville... Sous réserve que les subventions soient maintenues. Et si l’électricité est décarbonée et bon marché. Beaucoup de si, « mais si le marché l’exige, les transporteurs sauront s’adapter ». Tout est une question de prix… Et de volonté politique. > P.P

 

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