Un cas d’école des différentes cultures business

Marco Pintore, directeur général de BioValley France :  « Nous n’avons pas de désavantages par rapport à nos homologues allemands ou suisses. Il n’appartient qu’à nous de bâtir notre réussite. » © BioValley FranceDes trois régions qui composent le Rhin Supérieur, la partie française est sans conteste la moins puissante dans le secteur de la santé et des biotechnologies. Est-ce la seule raison qui explique les difficultés à travailler ensemble ? Pas seulement. Marco Pintore note une approche différente dans le financement de projets. « Les Allemands, comme les Suisses sont dans une approche très pragmatique, bottom-up : développer des projets concrets, même très ambitieux, avec un horizon temporaire, des livrables et un impact territorial bien définis, et ensuite identifier les financements, avec un pourcentage de fonds privés très élevé. En France, l’approche est souvent top-down : nous définissons des stratégies globales au niveau gouvernemental, affectons des budgets publics collectifs et ensuite identifions les projets à soutenir. » Difficile de s’aligner avec des fonds publics, quand un géant comme Novartis débourse 185 millions € en deux ans pour deux de ses sites à Stein (qui devrait accueillir un bioparc) et à la Schweizerhalle près de Bâle. Est-ce cette capacité à lever des fonds qui a manqué dans le passé ? Spécialisée dans la recherche de molécules d’intérêt thérapeutique chez les insectes, Entomed faisait figure de pépite prometteuse au début des années 2000. Après avoir levé 20 millions € en 2001, elle a finalement dû fermer ses portes en 2005, faute de nouveaux financements.

Un Big Pharma qui laisse place à une PME d’Illkirch

Reste que certains « champions » de BioValley font mieux que survivre. Comme NovAlix, la société de recherche sous contrat fondée en 2003, présidée par Stephan Jenn, qui est également l’actuel président de BioValley France. NovAlix a signé un accord de reprise de l’ancien site de Sanofi à Strasbourg et devrait reprendre une vingtaine de salariés. Selon le directeur de BioValley France, Marco Pintore, la reprise du site devrait permettre « en même temps que sa croissance, l’installation d’une plate-forme technologique d’excellence mondiale dans des activités de développement de nouveaux médicaments, l’accueil d’un groupe académique étranger prestigieux et l’hébergement d’un tiers-lieu pour l’entrepreneuriat en « santé et sciences de la vie ». > P.P.

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