L’alternance franco-allemande : une solution pour recruter des compétences bilingues

Eva Martha Eckkrammer, vice-présidente de l’Université franco-allemande (UFA), est fière du succès des cursus en alternance mis en place par son institution. Basée à Sarrebruck, cette organisation binationale, créée en 1997 par le Traité de Weimar, propose des solutions atypiques pour aider les entreprises à trouver les recrues dont elles ont cruellement besoin : des jeunes diplômés bilingues.

À la veille du Forum Franco-Allemand qu’Eva Martha Eckkrammer préside et qui aura lieu à Strasbourg les 25 et 26 novembre prochains, elle espère faire passer le message suivant : le multilinguisme, la reconnaissance des doubles diplômes, des cursus en alternance des deux côtés du Rhin permettront aux entreprises de trouver les perles qu’elles convoitent, mais qu’elles ne trouvent pas sur le marché actuellement. Pour créer un point de rencontre entre les différents acteurs, elle y a convié des experts afin que l’enseignement supérieur puisse mieux cerner les besoins des entreprises aussi bien en France qu’en Allemagne.

Les résultats de la dernière étude réalisée par l’UFA en disent long : « Dans nos 189 cursus, 70 % des étudiants trouvent un travail dans les trois mois après la fin de leurs études. Pour ceux qui sont en alternance, c’est encore plus rapide parce qu'ils travaillent déjà dans les entreprises qui, elles, ont un très grand intérêt à garder ces jeunes », se réjouit-elle.

Des formations en alternance en Allemagne et en France seraient-elles donc la solution pour les entreprises en mal de recrutement ? Eva Martha Eckkrammer en est persuadée : « Pour des petites villes qui ont une industrie importante, comme en Alsace, ce n’est pas facile de recruter des jeunes sur place, surtout des jeunes bien formés. Si jamais on les invite à s'intégrer dans une entreprise pendant leurs études et qu'on leur paye un salaire, ça les attire forcément ».

D’ailleurs, la vice-présidente de l’UFA se rappelle des solutions apportées lors de la crise de la Covid-19 lorsque les jeunes ne pouvaient plus passer les frontières « Un million € supplémentaires ont été versés à notre réseau, notamment pour permettre le maintien des liens entre les étudiants. Résultat : pendant la pandémie, le taux d'abandon des études n'a pas été plus élevé que d'habitude. Les chiffres d’Erasmus sur la même période ont accusé, quant à eux, une chute drastique parce qu'on ne pouvait plus se déplacer », souligne Eva Martha Eckkrammer. > I.B.

Je participe