DISTILLERIE MEYER : la part des anges
L’une des dernières distilleries indépendantes de la Vallée de Villé est aussi la plus primée de France, avec plus de 200 médailles au Concours Général Agricole de Paris. Au fil du temps, la Distillerie Meyer a su moderniser son outil de production et se faire un nom hors de nos frontières.
Tel un étendard, le premier alambic de la Distillerie Meyer brille de mille feux sur les hauteurs du Val de Villé. Arnaud et Lionel Meyer, qui ont repris le flambeau en 2008, partagent « la même volonté de perpétuer une tradition familiale » héritée de leur grand-père Fridolin Meyer, qui a commercialisé sa première bouteille d’eau-de-vie en 1958. 34 variétés de fruits et de baies allant des classiques poire, framboise, mirabelle, kirsch aux plus rares alisier ou sureau, essentiellement en provenance de France, fermentent dans des cuves thermorégulées pendant cinq à six semaines.
Pendant la crise du Covid-19, la
Distillerie Meyer a fourni
30 000 l d’alcool à 96°C aux professionnels de santé et transformé son outil de production en fabriquant plus de 40 000 l de solution hydroalcoolique à ce jour.
Une machine à remonter le temps
Puis, les fruits pressés empruntent une machine à remonter le temps, un tuyau sous la route, qui les conduit de l’extension de 1992 sur sol décaissé aux alambics de la grange historique de 1958. Dans le ventre de ces monstres de cuivre, gargouillent 3 600 kg de fruits distillés chaque jour. La chaleur moite, qui imprègne la vieille bâtisse, provient des cuissons successives au bain-marie destinées à extraire l’alcool. Seul le « cœur de chauffe » connaîtra un vieillissement de 2 à 4 ans en fût. 50 % de sa production est destinée aux rayons des grandes surfaces, 30 % au réseau traditionnel (caves, épiceries fines, boutiques Meyer) et 20 % à l’export (Japon, États-Unis, Russie, Italie, Allemagne, Belgique). Ce sont ces deux derniers pays à fort potentiel de développement que Denis Lehmann, responsable export recruté il y a trois ans, a épinglés sur la mappemonde de son bureau !
Nouveau whisky blend
L’Écosse n’a pas le monopole du whisky ! Pour preuve, le Meyer’s, whisky single Malt 100 % alsacien, connaît une croissance exponentielle depuis 2007 et a même obtenu la note de 92,5/100 dans la « Bible du Whisky » de Jim Murray, journaliste et écrivain britannique. « Chaque génération apporte sa pierre à l’édifice », s’enthousiasme Arnaud Meyer qui a lancé toute une gamme d’apéritifs (pastis, gin, spritz) aux côtés de son frère Lionel et prépare un nouveau whisky blend pour les fêtes de fin d’année. De quoi détrôner la vodka dans les verres de leurs prospects russes et le saké dans ceux des Japonais. > D.K.
Distillerie Meyer
18 rue St Gilles à Hohwarth
03 88 85 61 44
distilleriemeyer.fr
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