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Formation continue  : rH stratèges

Votée en mars dernier, la loi sur la formation professionnelle introduit une nouvelle dynamique qui met en mouvement tous les acteurs. Responsables RH en tête.

Les cinq points à retenir

La création du compte personnel de formation (CPF) La contribution unique et obligatoire des entreprisesUn entretien de formation obligatoireLe conseil en évolution professionnelle mis en placeUne augmentation du nombre de bénéficiaires du CIF (pour les formations de longue durée)

www.loi-formation.fr

 

La loi du 5 mars 2014 intègre l’accord du 14 décembre 2013 et ses volets apprentissage, orientation professionnelle et emploi, en positionnant la Région comme acteur principal, explique Jean-Philippe Cépède, directeur juridique au Centre Inffo (Paris). Elle crée le mouvement à tous les niveaux. Au cœur, l’individu avec la mise en place du compte personnel de formation (CPF) qui comprend une somme d’heures pouvant aller jusqu’à 150. Ce compte implique pour les salariés des formations ciblées – socles de compétences ou certifications – et un accès à du conseil (gratuit) en évolution professionnelle (CEP).

Autre nouveauté, liée à l’obligation fiscale de dépenses des entreprises: le financement devient unique et variable en fonction du nombre d’employés. « C’est une loi de fond qui aborde tous les aspects de la formation professionnelle et l’accorde à l’emploi – qui reste la préoccupation centrale du    Gouvernement ». D’autre part, les entreprises ont l’obligation de partir d’un besoin en compétences ou en qualifications clairement identifié au préalable.

Anne-Claire Peter évoque des dispositifs concrets mis en place au sein de Mondelez International - Usine Suchard Strasbourg

L’employeur assure l’adaptation des salariés à leur poste de travail et veille au maintien de leur capacité à occuper un emploi, au regard notamment de l’évolution des technologies et des organisations. La généralisation de l’entretien professionnel, obligatoire à l’embauche, puis tous les deux ans, intègre un état des lieux tous les six ans. Et si les critères définis par la loi ne sont pas respectés, l’entreprise encourt une pénalité de 100 heures de formation versées à l’OPCA.

Nouvelle loi, nouveaux enjeux

Quel sera le nouveau rôle du responsable de formation ? Plusieurs chefs d’entreprises, responsables RH, collecteurs de fonds étaient invités à débattre sur le sujet lors d’une rencontre Prospective organisée par le Pôle formation CCI. Alors gestionnaire ou stratège ? « On ne forme pas en fonction d’un budget mais d’un besoin », soulignait éric Daliguet, directeur général adjoint de l’UIMM Alsace. « Les entreprises n’ont pas attendu la réforme pour former leurs personnels », observe-t-il. Aux responsables de formation de se montrer capables d’identifier la stratégie de l’entreprise et d’en déduire les parcours les plus adaptés.

Selon René Malatrait, directeur Alsace de l’AGEFOS-PME, ce sont les petites entreprises qui risqueront de faire les frais de la loi et de la responsabilité sociale qu’elle induit. « À nous tous, formateurs et accompagnateurs, de faire de la pédagogie aux entreprises qui ont sans doute d’autres priorités dans la situation économique actuelle». Un enjeu de service à valeur ajoutée que proposeront les OPCA. « Nous devons établir un diagnostic sur la stratégie de l’entreprise, définir les priorités et capitaliser sur les bonnes pratiques ». Bertrand Heim, responsable développement RH chez Spie-Est souligne : « l’appétence à la formation n’est pas identique pour tout le     monde ». Une évidence partagée par les participants à la rencontre Prospective. Georges Staebell, directeur général associé du groupe Managing, se montre convaincu : « au travers d’un bilan et d’outils assez pointus d’évaluation, on peut amener les gens à comprendre par eux-mêmes qu’il y a des solutions ».

Pour Laurent Gruber, responsable RH chez Sew Usocome, une société exemplaire en matière de formation, «la nouvelle loi représente une opportunité pour les bas niveaux de qualification et une possibilité de peser sur des formations à mettre en place, créer des parcours qualifiants pour les demandeurs d’emploi ». Si l’on devait nommer un ambassadeur de la formation, ce serait Anne-Claire Peter, responsable formation développement chez Mondelez International (ex-Kraft Foods). Après avoir dû supprimer des postes, son groupe a investi d’abord sur les machines puis sur les hommes et les méthodes. Aujourd’hui, l’usine est « best in class » du groupe. « C’est grâce à l’investissement humain que l’usine est performante. Il faut former et accompagner ». Alors, que sera le RH dans le cadre de la nouvelle loi ? De l’avis général, «un développeur de compétences et de solutions de projet». En tous les cas, un moteur pour l’entreprise. F.H.

Carine Diebold • 03 88 43 08 42 • c.diebold@alsace.cci.frwww.pole-formation-cci.org

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