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Michel Munzenhuter : ambassadeur Alliance Industrie du Futur Grand Est

« C’est l’humain qui reste le facteur de réussite de l’industrie du futur »

© Citeasen

Quelle est la raison d’être de l’Alliance Industrie du Futur (AIF) ?

Le rapport Gallois publié en 2012 mettait en évidence le retard des industriels français, face à leurs concurrents, notamment allemands. Cette prise de conscience a amené l’État à faire de l’industrie du futur un de ses axes prioritaires. L’AIF a été créée pour accompagner les entreprises dans cette démarche et pour en faire un accélérateur du renouveau des techniques de production, ainsi que des pratiques de management et d’organisation. Les enjeux en sont la mondialisation, l’environnement, la digitalisation, l’offre technologique, la flexibilité, la rapidité, mais aussi la dimension sociétale.

L’Alsace dispose d’un fort tissu industriel. Comment se déploie l’industrie 4.0 dans notre région ?

L’État a fixé un objectif très ambitieux de 1 0 000 entreprises labellisées d’ici 2022. Pour l’instant, 66* le sont, dont seulement quatre en Alsace. Schaeffler, Sew-Usocome, Siemens et Velum. La labellisation se base sur un référentiel comprenant six leviers de compétitivité, 29 fiches thématiques et 80 briques thématiques. Toutefois, il n’est pas indispensable d’actionner tous les leviers. L’objectif principal restant de construire des axes de travail pour être plus compétitif. Si les grosses entreprises sont naturellement mieux armées pour se lancer dans la démarche, les TPE/PME sont également concernées et elles peuvent bénéficier de l’expérience des plus grandes.

Le site SEW-Usocome, que vous avez dirigé, a été le premier labellisé en Alsace. Comment avez-vous initié ce projet ?

Bio express
1972-1988 
Ingénieur INA Roulement

1988-1995 
Directeur 
technique France 
Sew-Usocome

1995-2005 
Directeur production des usines allemandes et françaises 
(6 sites)

2005-2015
Directeur général Sew-Usocome

Il s’agissait de répondre à un projet d’entreprise défini dès 2004  : « Tous moteurs de notre croissance pour continuer à grandir en France ». L’idée était qu’il fallait accroître sans cesse nos performances en partageant la même culture : la perfambiance. Ma conviction est qu’il n’y a pas de performance durable sans bonne ambiance. En effet dans l’usine du futur, ce n’est pas l’aspect technologique qui prime, mais c’est bien l’humain qui reste le facteur de réussite car une telle transformation demande beaucoup d’implication des collaborateurs. Pour cela j’ai toujours préconisé l’organisation en mini-entreprises au sein d’unités de 500 à 600 personnes afin de permettre des relations transparentes.

Les sociétés allemandes sont-elles plus en avance que les françaises dans ce domaine ?

L’approche est différente en Allemagne en raison de la crainte de perdre le leadership international face à la montée de l’Asie. Pour des raisons démographiques, l’Allemagne mise plus sur la technique, alors que la France préfère valoriser l’humain, du moins je l’espère, et ce sera une chance de rattraper notre retard.

Comment les entreprises peuvent-elles se faire accompagner dans cette démarche ?

Les services de la Région Grand Est accompagnent les entreprises pour déposer leur fiche projet de labellisation. Il existe également un soutien financier, qui représente un pourcentage de l'investissement réalisé. Personnellement, j’interviens en tant qu’expert dans les clubs Association Progrès du Management (APM) et dans des séminaires pour faire part de mon expérience et promouvoir l’industrie du futur. J’ai également créé un club « Libérons les énergies » pour former les managers de proximité car ce sont eux qui, sur le terrain, sont la clef du succès. Enfin la CCI Alsace Eurométropole propose régulièrement des workshops trinationaux consacrés à la transformation 4.0**. > Propos recueillis par Patrick Heulin

* Juillet 2019
** Le prochain workshop se tiendra le 25 mars en Suisse chez ABB.

industrie-dufutur.org 
clublle.com
 
@industrie_futur
 @Alliance Industrie du Futur 

08/01/2020Partager