« Les compagnies achètent un territoire dynamique »

Thomas Dubus, président du directoire de l’aéroport de Strasbourg, explique comment la structure développe de nouvelles liaisons aériennes.

© Jean-François Badias

Comment développe-t-on de nouvelles liaisons aériennes ?

T. D. • Différentes études et analyses nous permettent de comprendre le marché et ses besoins de mobilité. Nous nous basons également sur des flux marchands et de personnes, sur les lienstissés entre les entreprises et leurs filiales, mais aussi sur des liens familiaux entre des territoires.En compilant l’ensemble de ces éléments, nous estimons des volumes potentiels et étudions la rentabilité de la ligne envisagée. Ensuite, nous approchons les compagnies: nous analysons leurs offres et examinons les caractéristiques techniques des projets. Une compagnie qui ouvre une ligne prend un risque financier énorme, de l’ordre de plusieurs millions d’euros. C’est ensemble que nous étudions les dispositifs qui permettront d’optimiser la rentabilité. Lorsque nous voulons attirer une compagnie, nous vendons l’Alsace, un territoire dynamique, capable de générer du trafic. En montrant notre potentiel de développement, notre rayonnement économique et notre capacité d’accueil qui va servir au développement de la ligne. La compagnie Volotea a ainsi « acheté » notre territoire et nos atouts.

Pourquoi un projet de relance du trafic par la baisse des taxes ?

T. D. • En position frontalière, l’aéroport de Strasbourg est confronté à une concurrence allemande et suisse. Sur ces territoires les conditions économiques, notamment en termes de niveaux de taxes ne sont pas comparables. Dès lors, le seul moyen de donner toutes ses chances à l’aéroport était de remettre les taxes à un niveau comparable à ce qui se pratique sur les autres aéroports. La baisse de taxe, initiée en 2012, pour améliorer l’attractivité de l’aéroport associe comme financeurs toutes les collectivités: la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin, la Région Alsace, le Département du Bas-Rhin et l’Eurométropole. Ces aides ne sont pas des subventions et sont uniquement destinées à couvrir une part des taxes nationales. Grâce au succès des développements permis par ce programme, nous envisageons le développement d’autres activités sur la plateforme, notamment un programme de valorisation du foncier qui représente un axe de développement majeur.

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Baisse des taxes, repositionnement sur les vols vacances, grâce à l’impulsion donnée par Thomas Dubus, l’aéroport de Strasbourg a pris un nouvel envol.

Nommé à la direction de l’aéroport en 2010, Thomas Dubus retiendra, parmi les dates-clés de la vie de l’aéroport,  celle de mai 2011, où la société aéroportuaire a été créée, avec une gouvernance réunissant secteur privé et public. « L’Etat, actionnaire majeur, influe sur la stratégie, au même titre que les collectivités et la CCI, qui détient 25 % des parts. La richesse et la diversité des représentants  au conseil de surveillance nous permettent de prendre en compte toutes les priorités de développement de l’aéroport,  lui-même un outil de développement du territoire que l’ensemble des acteurs économiques doivent s’approprier.  Ensuite, ce sera  août 2012 avec la mise en place d’un programme de baisse de taxes et de redevances. 

Plus récemment,  avril 2015 marquera l’implantation de la base Volotea. « En basant deux avions à Entzheim –qui viennent s’ajouter aux cinq avions d’Air France, basés de manière historique à Strasbourg, la Compagnie marque sa volonté de s’implanter durablement et de développer son activité. Cette implantation aura un impact économique puisqu’elle a recruté son personnel en local et développé tout un écosystème.  Surtout, nous aurons la possibilité de développer de nouvelles lignes. D’ores et déjà, Volotea assure des liaisons sur Bordeaux, Nantes, Montpellier, Biarritz, Ajaccio, Bastia, Palerme.  Parmi les nouveautés de la saison printemps-été : Marseille, Figari, Venise et Olbia.  Au total, l’aéroport compte 32 lignes directes, 17 charter, plus de 200 correspondances. FH

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