3 questions : à Pascal Wespiser

Comment jugez-vous l’évolution des méthodes de recrutement ?

P. W. - Les méthodes de recrutement varient selon les profils recherchés et sont fortement influencées par les tensions qui existent sur le marché de l’emploi. Sur des profils qualifiés type BTS-DUT et des profils tertiaires à partir de Bac +3, la demande des entreprises est très forte. Il leur faut donc faire de gros efforts pour recruter en utilisant une large panoplie d’actions : présence sur les sites de recrutement en ligne, les salons de l’emploi, les réseaux sociaux, utilisation des nouveaux outils digitaux : CVthèques électroniques, Big Data, applis dédiées. Autre évolution notable : le savoir-être est devenu le critère de sélection le plus important sur lequel les recruteurs se montrent inflexibles.

Attirer les talents, pas si simple pour une PME ?

P. W. - Les grandes entreprises disposent d’équipes dédiées mais les PME manquent souvent de moyens et d’expertise. Elles se tournent vers des acteurs spécialisés en recrutement. En tant que dirigeant de Link Group, une tendance m’interpelle. Jusqu’à présent, on nous confiait des missions de « chasseur de tête » pour des postes de cadres supérieurs. Aujourd’hui, il n’est pas rare qu’on nous demande de « chasser » des techniciens de bon niveau. C’est un vrai changement de paradigme et pour recruter, les entreprises doivent être proactives et originales en sachant « vendre » leur structure, leur marque et leur culture.

Comment agit la CCI ?

P. W. - Nous sensibilisons tous les acteurs aux difficultés de recrutement et aux besoins spécifiques des entreprises. Nous travaillons aussi en amont pour éclairer les acteurs publics et nous formons nous-mêmes des profils « transverses » dont les entreprises ont besoin. La CCI inscrit également son action dans une perspective transfrontalière. C’est enfin une militante infatigable de l’apprentissage qui manque tant à nos entreprises.