Recrutement : quelles solutions pour une plus grande souplesse ?

entre des employeurs à la recherche de souplesse et de flexibilité et des employés en quête de stabilité, les formes d’emploi mutent et se transforment pour mieux s’adapter à un marché du travail fluctuant. dossier réalisé par Iuliana Salzani-cantor

Repères

100 000

entreprises se partagent 40 000 employés au sein de groupements d’employeurs. (Source Syndicat National des Groupements d’Employeurs)

+4,3%

En mars 2016, l’emploi intérimaire est en hausse en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. (Source Baromètre Emploi intérimaire)

 

Gagner en agilité et évoluer rapidement dans un environnement en constant mouvement est aujourd’hui le grand défi des entreprises. Alors que les salariés cherchent plus que jamais la stabilité sur un marché du travail incertain et un niveau de revenus satisfaisant, les formes d’emploi se sont diversifiées à travers de nouveaux modèles juridiques. Aux côtés des contrats classiques - CDI et CDD -, d’autres, comme le portage salarial, l’outsourcing ou le groupement des employeurs, se sont réinventés. «Cette évolution correspond à la réalité d’aujourd’hui. Cela permet un meilleur accès au marché de l’emploi, une diminution du risque en multipliant les employeurs ou les clients, un emploi du temps plus flexible, un travail varié et l’acquisition permanente de nouvelles compétences. Tous ces avantages facilitent le maintien de l’employabilité, favorisent une reconversion ou un changement de vie», explique Baudouin Delaunois, fondateur et directeur général du Groupe ITEA Rh spécialisé dans le recrutement en informatique.

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Mutualiser les compétences

L’avenir semble donc au temps partagé et au parcours professionnel à voies multiples. «Il faut envisager d’élargir la mutualisation des compétences. Il y a plusieurs solutions pour que les entreprises soient libérées de leurs contraintes et que les salariés accèdent à la stabilité de l’emploi. En ce sens, les groupements d’employeurs constituent un partenariat gagnant-gagnant», justifie Séverine Chilkowy, directrice du groupement d’employeurs alsaciens GEBOSSE. De cette même inspiration, le portage salarial enregistre un beau revirement. Le principe permet au salarié porté de bénéficier d'un contrat de travail avec une entreprise de portage, tout en effectuant des prestations pour des clients. Introduit en 2008 dans le Code du travail, il a été renforcé par les ordonnances et décrets d’application d’avril et de décembre2015. Une base juridique qui confirme son ancrage dans la loi et son développement en tant que nouvelle forme d’emploi. D’après une récente étude Ifop (novembre2015), 77% des sondés pensent que cette nouvelle forme d’emploi n’est pas assez promue et 66% ne connaissent pas le portage salarial. Enfin, l’externalisation ou outsourcing demeure une voie qui correspond au transfert d’activités d’une entreprise vers un prestataire externe spécialisé. Cette forme de sous-traitance permet à l’entreprise de se focaliser sur son activité première, tout en gardant un œil sur le pilotage des missions, le plus souvent inscrites sur le long terme.

L’intérim se porte bien

Quant à l’intérim, le contrat «classique» de flexibilité, «reste en croissance», confirme Jean-Noël Wolf, directeur commercial de l’entreprise familiale Wolf Intérim. En effet, selon l’estimation Insee du 13mai 2016, l’intérim a augmenté de 0,3% au dernier trimestre 2015 par rapport aux autres trimestres de l’année. En tête de file, les secteurs du commerce (+9,9%) et des transports (+7,2%). En Alsace, la reprise de l’intérim est de +6,3%, taux déjà annoncé en février dernier par Prism'emploi, le syndicat professionnel des agences d'emploi.Mais quid alors des nouveaux défis du métier de directeur des ressources humaines (DRH)? Face à une double révolution - la mutation du marché du travail et l’arrivée du tout digital -, le DRH de demain aura plusieurs casquettes: fournisseur de services RH, animateur de communautés, accompagnateur du changement.

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