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vers l’entreprise « Y »

© Dorothée Parent

Depuis le début de cette année aux États-Unis, les « Millennials » (les 18 -34 ans) sont plus nombreux que les baby-boomers au sein de la population active du pays. En France, cette génération, que l’on a baptisée « Y », représente déjà 40 % de nos actifs et sera majoritaire dans nos entreprises en 2020.

 

Les enfants du numérique modifient nos modèles d'entreprises

Les « enfants du numérique » sont en train de modifier en profondeur nos modèles d’entreprises. La création de nouvelles activités, régies par des règles inédites, en témoigne : réduction des niveaux hiérarchiques, leadership tournant, financement par le crowdfunding, contribution à des organisations virtuelles… Les PME et grandes entreprises traditionnelles doivent s’en inspirer, sous peine de voir fuir les talents vers ces organisations plus séduisantes.

Les attentes de la nouvelle génération

Qu’attend cette nouvelle génération de l’entreprise ? Elle exprime en général haut et fort ses attentes, ce qui est en soi déjà une révolution pour les managers :

  • trouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. La notion de dévouement au travail passe au pilon : le travail est avant tout un facteur d’épanouissement personnel,
  • vivre au travail les valeurs de sa génération : solidarité, partage, collaboration, innovation, créativité, respect de l’environnement… en comprenant la contribution à l’entreprise, aux autres, au monde,
  • établir des relations authentiques, basées sur la confiance, avec ses collègues, sa hiérarchie. On ne s’engage plus pour son entreprise, mais pour les personnes avec qui l’on travaille,
  • obtenir un retour direct immédiat et personnalisé sur l’appréciation de ses performances et de ses compétences. Il est normal de se voir confier rapidement des responsabilités et d’évoluer,
  • travailler en équipe, être à l’initiative de projets transversaux, vivre des interactions sociales positives.

La confrontation entre les codes actuels de nos entreprises et les aspirations de ceux qui les rejoignent et les feront fonctionner demain est parfois difficile. D’autant que, sous l’impulsion d’internet et des réseaux sociaux, la frontière entre les espaces professionnels et privés devient floue, mettant à mal nos pratiques de management.

Créer des passerelles entre la formation et l'entreprise

Il est primordial de créer des passerelles entre la formation et l’entreprise pour confronter nos managers aux jeunes générations et favoriser la connaissance des codes du monde professionnel par les jeunes. L’alternance, en particulier l’apprentissage, est certainement la solution optimale pour les deux parties. 14 800 jeunes alsaciens en ont bénéficié en 2014, dont près de 35 % en niveau post-bac. Mais toutes les autres formes d’interactions sont les bienvenues : stages, visites, partenariats avec des établissements d’enseignement et de formation…

Préparons le terrain pour accueillir de nouveaux talents dans nos entreprises !

Bernard STIRNWEISS,  Président de la CCI de Région Alsace 

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03/09/2015Partager