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Christian Theriot directeur régional Alsace de Bpifrance : « Nous permettons aux entreprises d’aller plus vite, plus loin, plus fort ! »

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Nicolas Dufourcq, votre directeur général, déclarait dans une interview que «la priorité de Bpifrance, c’est de préparer la France 2030». Concrètement que proposez-vous aux entreprises?

C. T.• Créée après la crise de 2008, la mission originelle de Bpifrance était d’aider les entreprises en panne de liquidités à «relancer leur mécanique» en leur proposant de garantir des prêts bancaires pour leur faciliter l’accès au financement. Aujourd’hui, dans une conjoncture économique nettement plus favorable, il s’agit moins d’assurer leur viabilité que de leur permettre de se développer pour qu’elles soient prêtes pour 2030.

Dans cette logique, nous ne nous contentons pas seulement de proposer des cofinancements ou notre garantie, nous les accompagnons dans leur stratégie en leur proposant les services d’experts thématiques. Par exemple, nous sélectionnons des startups, des PME et des ETI à fort potentiel pour booster leur développement à travers nos accélérateurs nationaux qui se traduisent par un programme de coaching intensif de 24 mois. Objectif : leur permettre de doubler leur chiffred’affaires en deux ans! Sur les troispremières promotions,dix entreprises alsaciennes en ont bénéficié.

Ce nombre devrait doubler cette année avec la mise en place d’un accélérateur régional financé par la Région Grand Est. Enfin, nous finançons l’innovation à travers des aides, des avances remboursables ou encore des prêts et proposons des solutions pour soutenir le développement des entreprises à l’international: crédits acheteur/fournisseur, assurances prospection, cautions... C’est donc bien l’avenir des entreprises que nous préparons aujourd’hui au quotidien!

Quelles ont été les actions marquantes de Bpifrance en Alsace lors des 12 derniers mois? Pouvez-vous évaluer leur impact sur le développement économique local?

C. T.• En un an, nous avons accompagné 2500 entreprises alsaciennes, dont 1800 en garantie de prêt, 200 pour des cofinancements bancaires, 300 pour conforter leur trésorerie en mobilisant des créances détenues par l’État et 200 pour des aides à l’innovation. Sur l’ensemble du Grand Est, nous constatons que les entreprises que nous accompagnons voient leur chiffre d’affaires et leurs effectifs croître davantage que les autres. En facilitant leurs investissements tout en renforçant leur trésorerie, nous leur permettons d’aller plus vite, plus loin, plus fort!

90% des entreprises alsaciennes de l’industrie, du commerce et des services ont moins de 10 salariés. Que proposez-vous de spécifique à ces TPE?

C. T.• Les TPE représentent 77% des entreprises que nous soutenons dans le Grand Est. Nous venons juste de lancer, en partenariat avec la Région, le prêt croissance TPE destiné à financer le besoin en fonds de roulement des entreprises qui investissent. Il concerne les sociétés de 3 à 50 salariés de plus de trois ans d’existence. Nous leur prêtons entre 10000et 50000 € sur 5 ans, avec une franchise d’un an, sans garantie, ni caution personnelle, à un taux bonifié. Il vient en complément d’un prêt bancaire classique pour couvrir leurs dépenses immatérielles (logiciels, marketing, R&D...) et leurs besoins en fonds de roulement. La demande se fait simplement en ligne afin de bénéficier d’une réponse rapide.

Comment Bpifrance intervient-elle dans le domaine de la transformation numérique des entreprises?

C. T.• Je suis frappé de constater l’absence de prise de conscience de la révolution digitale chez les dirigeants de PME et ETI en France. Une enquête que nous avons conduite auprès de 1840 chefs d’entreprises révèle que pour 87% d’entre eux la transformation numérique n’est pas une priorité stratégique! Complexité, manque de compétences internes et de financements, mais aussi résistance au changement constituent les principaux freins. Nous les sensibilisons à cette transformation incontournable et leur proposons de les accompagner à l’aide d’un diagnostic, de conseils et de financements si nécessaire. C’est une question vitale pour nos entreprises.

Propos recueillis par Patrick Heulin

08/01/2018Partager