Reconversion des haras nationaux  : un très bel écrin pour un nouveau pôle économique 

Fondé en 1994, l’Institut de Recherche contre les Cancers de l’Appareil Digestif (IRCAD), réunit au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg des laboratoires de recherche fondamentale pour le traitement des cancers digestifs et des unités de recherche et développement en informatique et robotique. Pour mieux accueillir les quelque 4000 chirurgiens formés chaque année dans son école de chirurgie mini-invasive, et surtout augmenter son attractivité auprès des experts internationaux, le Professeur Jacques Marescaux a repris le site des Haras pour y créer une offre de restauration et d’hébergement haut de gamme, associée à un biocluster ouvert aux entreprises issues du domaine médical.

L'excellence devait constituer un fil rouge entre tous les acteurs impliqués : Marc Haeberlin, chef classé trois étoiles au Guide Michelin, l'agence Jouin Manku, reconnue internationalement pour ses projets créatifs auprès des plus grandes maisons, les architectes Denu et Paradon -qui ont réhabilité le site avec une attention toute particulière au clos et au couvert- et Jean-Pascal Scharf, hôtelier réputé dans la ville de Strasbourg.

Brasserie, salon de thé et bar

Ouverte fin octobre, la brasserie des Haras est implantée dans ce qui fut la Grande Écurie Royale, bâtiment classé par les Monuments Historiques. Un lieu magnifique, qui affiche des proportions hors du commun: 800m², une charpente de 13,5m de hauteur, un escalier majestueux en bois dont les sous-faces en acier patiné s’enroulent sur six mètres de hauteur. Confié au chef étoilé de l’Auberge de l’Ill, Marc Haeberlin, le restaurant de 160 couverts, également ouvert au grand public, fait office de salon de thé l’après-midi et de bar lounge le soir. La carte, destinée à évoluer au fils des saisons, a été mise en musique avec le directeur d’exploitation, Maxime Muller, le chef de cuisine, François Baur et le chef pâtissier, Auguste Christ. Au menu, des plats classiques de la cuisine française et quelques spécialités traditionnelles d’Alsace.

55 chambres design

De l’autre côté de la cour pavée, l’hôtel, propriété de Jean-Pascal Scharf, déjà gestionnaire de quatre établissements à Strasbourg (Régent Contades et Petite France, Cour du Corbeau et Grand Hôtel) est dirigé par Médéric Brendel. En cours de classement quatre étoiles, résolument design, l’établissement a été aménagé dans le total respect des lieux (autant dans les anciennes ailes des palefreniers, la petite écurie et le corps de logis qu’au niveau du nouveau bâtiment), mettant à l’honneur le cuir et le bois. Réparties sur trois bâtiments, les 55 chambres ont été décorées par le duo designer-architecte Jouin-Manku. Aux beaux jours, une terrasse installée dans la cour intérieure fait face à celle de la brasserie. Destinée à une clientèle d’affaires, la salle de réunion de 70 places est équipée des dernières technologies.

Pépinière médicale

Depuis quelques semaines, un bio cluster accueille une quinzaine d’entreprises spécialisées dans le transfert de technologies médicales et chirurgicales. Pas de laboratoires, mais des bureaux, répartis sur trois niveaux dans l’ancien manège. Les nouveaux Haras: une belle vitrine pour l’Ircad et un véritable pôle économique associant médecine, restauration et hébergement pour Strasbourg.L’ensemble du projet (plus de 25 M€) a été financé par l’IRCAD, qui loue le site à la Ville de Strasbourg dans le cadre d’un bail emphytéotique de 52 ans.

Françoise Herrmann

INFOS +  
Les Haras de Strasbourg, classés monument historique

Les  Haras sont l’un des fleurons du patrimoine architectural d’époque classique de la Ville de Strasbourg. Construit au milieu du  18^ème siècle –entre 1752 et 1760- le long des anciens remparts médiévaux de la ville, le site des Haras  est classé monument historique depuis 1922. La grande écurie, le portail d’entrée et le manège couvert constituent les éléments architecturaux les plus remarquables des Haras. A l’origine, les Haras furent le siège de l’Académie franco-allemande d’équitation, de danse et d’escrime. Très rapidement, les Haras Royaux y furent également installés. Au milieu du 19^ème siècle, l’école d’équitation ferma et les Haras occupèrent seuls les lieux. Les chevaux des Haras ont quitté ce fleuron du patrimoine architectural d’époque classique de Strasbourg en 2005. La Ville de Strasbourg a confié la réalisation du site et son exploitation à l’IRCAD, qui a entrepris les premiers travaux de restauration à partir de 2010.

Le bio cluster, pour favoriser le transfert de technologies

L’Ircad  a décidé d’implanter un bio cluster au sein des Haras pour favoriser le transfert de technologie dans le monde médical, insuffisamment valorisé en France, alors que la créativité dans le domaine médical et chirurgical est considérée comme une des plus innovantes au monde. Il accueille une quinzaine d’entreprises de biotechnoloIogies, start-up  innovantes dans le domaine médico-chirurgical, hébergées et accompagnées par l’Ircad. Il a été financé en partie par l’Ircad et en partie par les collectivités locales (CUS, Conseil général du Bas-Rhin, Région Alsace, Feder) à hauteur de près de 3 ME. La réhabilitation des Haras devrait permettre à l’Ircad  d’augmenter son attractivité auprès des experts internationaux et auprès des chirurgiens en formation à l’Institut. Avec son hôtel et sa brasserie, les Haras constituent un concept économique original calqué sur les grandes universités américaines ou japonaises. Le but n’est pas de faire des bénéfices mais d’arriver à un équilibre financier.

L’hôtel

L’hôtel se déploie en U sur plusieurs bâtiments : la petite écurie, le corps de logis, l’aile des palefreniers et l’extension neuve. L’ambiance, chaleureuse et contemporaine se retrouve dans les 55 chambres et dans les parties communes.  La réception, dans le bâtiment neuf, est attenante à la salle de petit déjeuner qui se transforme en salon de thé et bar suivant le moment de la journée. Caractéristique : une fresque gigantesque réalisée par le graphiste Philippe David, met le cheval à l’honneur.  Aux beaux jours, une terrasse installée dans la cour intérieure permet à chacun, selon ses envies, de se prélasser, de travailler ou encore de recevoir. Un cadre unique avec le majestueux Sophora Japonica, l’un des plus anciens arbres de Strasbourg.

La brasserie

Un espace de 800 m², une charpente d’une beauté indescriptible d’une hauteur de 13,5 mètres abrite un restaurant traditionnel, accessible et ouvert à tous, propose une cuisine moderne et conviviale imaginée par Marc Haeberlin, chef du restaurant triplement étoilé de l’Auberge de l’Ill. Un menu du jour à base de produits frais complète les suggestions élaborées en fonction du marché. L’après-midi, la brasserie se transforme en salon de thé, avec un buffet appétissant de tartes et de gâteaux, qui permet aux clients de se détendre et de profiter du wifi disponible dans l’établissement. La capacité : 100 couverts à l’étage, incluant le salon privé « la Yourte » privatisable pour 20 à 25 personnes, 60 couverts au rez-de chaussée face à la cuisine ouverte, transformé le soir en  bar lounge, et une terrasse de 100 couverts. L’originalité du restaurant : une longue nef de 40 m dégagée d’obstacles, divisée longitudinalement en trois travées scandées par les stalles, les mangeoires en pierre posées sur de grandes consoles de grès et les caniveaux pavés. A l’étage, on découvre une charpente d’une facture exceptionnelle dont le faîtage culmine à neuf  mètres. La salle de restaurant est aménagée à l’étage autour d’un escalier monumental  de 32 marches en bois, une sous-face en acier patiné s’enroulant sur six  mètres de hauteur et de sa trémie.

Brasserie Les Haras •  23, rue des Glacières à Strasbourg • 03 88 24 00 00 •  www.les-haras-brasserie.com  • Le bio cluster: www.les-haras.com  • La brasserie: www.les-haras-brasserie.com •
L’hôtel: www.les-haras-hotel.com