LPM : changement de braquet
Éric Jousselin, associé à Arnaud Claudet, également directeur de la société d'ingénierie Noveo, a repris en janvier 2021 cette société spécialisée en tuyauterie industrielle avec pour ambition de la faire passer du statut de sous-traitant à celui d’ensemblier.
«En un an, notre chiffre d’affaires est passé de 4 à 6,3 millions €. Nous avons bénéficié de l’effet Covid, car les grandes entreprises pharmaceutiques utilisent nos machines en inox pour produire des vaccins et des traitements anti-cancéreux », explique Éric Jousselin. Le pôle « Sciences de la vie » du groupe Merck, qui a été à l’origine de la création de la PME en 2015, demeure son principal client. Les équipements produits sur mesure doivent répondre à des exigences qualitatives très élevées puisque la santé humaine est en jeu. « Nous faisons partie des quelques sociétés en France en mesure de répondre aux cahiers des charges de groupes comme Merck, Lilly, Novartis ou Octapharma... L’extrême qualité de nos soudures est un de nos points forts, ainsi que notre bonne connaissance des process de fabrication de médicaments. Par ailleurs, nous garantissons la traçabilité de nos fabrications. Il arrive que la documentation prenne plus de place que la machine elle-même », sourit-il. LPM est désormais en mesure de produire des équipements complets, à l’exception des automatismes qui, pour le moment, sont encore sous-traités. L’entreprise de 25 salariés est actuellement très sollicitée en raison du rapatriement en Europe de centres de production de médicaments autrefois localisés en Asie.
La qualité de vie au travail
Recruter et fidéliser des soudeurs hautement qualifiés est un enjeu majeur pour la PME, face à la concurrence de grosses entreprises. « Pour cela, nous misons sur la qualité de vie au travail, ainsi que sur la flexibilité. Les salariés de l’atelier travaillent 35 heures, mais sur quatre jours, ce qui leur permet de profiter de longs week-ends. Afin de compenser les départs à la retraite, nous formons chaque année des alternants, élèves de BTS chaudronnerie et soudure, que nous recrutons à l’issue de leur cursus », expose le dirigeant.
Réduire la dépendance à la pharmacie
Pour grandir, tout en réduisant sa dépendance au secteur pharmaceutique, la PME a commencé à diversifier sa clientèle en abordant les marchés de l’agroalimentaire, notamment les brasseurs et les viticulteurs, ainsi que l’industrie et la logistique. L’objectif est de faire passer la part de la pharmacie de 80 à 60 % du chiffre d’affaires et d’atteindre 20 % pour l’agroalimentaire et également 20 % pour l’industrie. Une croissance qui passera par une extension géographique en couvrant progressivement l’ensemble de l’Hexagone, mais aussi par le développement de machines standards, propres à LPM. « Nous avons fait appel à la CCI pour définir nos axes de développement à partir d’un mapping de nos forces et de nos faiblesses. Cela va nous permettre de changer de braquet », déclare Éric Jousselin, confiant dans le potentiel de son entreprise. Il va recruter son premier commercial et investir dans un nouveau bâtiment de 2 500 m². > P.H.
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