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BLACKLEAF : des feuilles noires pour une industrie plus verte

Schiltigheim/67

Après une levée de fonds de 600 000 € auprès d’investisseurs et de Bpifrance, Blackleaf, l’un des cent producteurs de graphène dans le monde prépare un deuxième tour de financement afin de mieux structurer sa production.

Blackleaf se concentre sur trois grands domaines d’application :  le therma-management ou dissipation de chaleur, les revêtements anti-corrosion et la lubrification. © Dorothée Parent«On effeuille le carbone contenu dans le graphite, puis on isole un seul de ces feuillets pour produire du graphène. » À entendre Yannick Lafue, PDG de Blackleaf, on ne peut s’empêcher de penser à la recette du mille-feuille. Sauf qu’il ne s’agit pas de pâtisserie, mais du super-matériau du futur découvert il y a une quinzaine d’années. Le graphène, l’un des meilleurs matériaux conducteurs au monde, recèle bien d’autres propriétés qui ouvrent un vaste champ d’applications : thermiques, électriques, mécaniques, chimiques… 200 fois plus résistant que l’acier à épaisseur comparable, il améliore de 20 % les propriétés lubrifiantes des huiles industrielles.

Grand Prix i-Lab

Pulvérisé sous forme de revêtement de surface, il sert à chauffer des pipelines ou encore à dégivrer des ailes d’avion, « en passant de 17 à 500 C° en quelques minutes en fonction des besoins du client ». Yannick Lafue et ses associés Housseinou Ba et Cuong Pham-Huu imaginent déjà, dans un avenir proche, des maisons intégralement chauffées au graphène. Visionnaires ou utopistes ? Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Bpifrance ont tranché et les ont classés dans la première catégorie en leur décernant l’un des dix Grands Prix nationaux i-Lab qui récompense leurs recherches et leur « recette Coca Cola » composée à 98 % d’eau.

80 kilos l’année prochaine

« On aide l’industrie à devenir plus verte », se réjouissent les cinq salariés. « Il existe autant de recettes de Coca-Cola que de recettes de graphène », compare Housseinou Ba. Plusieurs brevets mondiaux ont ainsi été déposés dans des secteurs stratégiques. La start-up, qui fabrique actuellement plusieurs dizaines de kilos de graphène par jour, 30 fois plus vite que ses concurrents, devrait atteindre une capacité journalière de 80 kilos l’année prochaine en investissant dans une nouvelle unité de production et de nouveaux locaux et en recrutant près de dix salariés supplémentaires. La seconde levée de fonds en préparation permettra à Blackleaf de structurer sa production et de financer le développement de nouveaux produits. > Dorothée Keller

Blackleaf • ECPM - 25 rue Becquerel à Schiltigheim
blackleaf.fr 
BLACKLEAF SAS 

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