trois questions à Jean-Pierre Lavielle : président de la CCI Sud Alsace Mulhouse

Les concessions de deux des trois sites portuaires de Mulhouse-Rhin arrivent à échéance d’ici mars 2016. Cette fin de concessions, que signifie-t-elle?

Ces concessions ont été accordées dans les années 60 par l’État à travers les Voies Navigables de France. En partant d’un simple bord de quai et en 50 ans, nous avons œuvré pour faire des Ports de Mulhouse-Rhin le plus grand port fluvial de France géré par une CCI et le 3e toutes catégories. Nous avons également favorisé l’implantation de dizaines d’entreprises et de centaines d’emplois sur les zones portuaires. Cette période de fin de concessions est très délicate.

Et l’après 2016?

Il y a deux alternatives. La première serait identique à l’état actuel, c’est-à-dire la relance d’une délégation de service public et une nouvelle concession octroyée au plus offrant. La seconde alternative, celle que nous défendons ardemment, s’appuie sur la création d’une société portuaire. Sauf que pour en arriver là l’État doit légiférer. Nous avons donc entrepris de prouver, par des analyses techniques et différents audits, le bien-fondé de ce modèle déjà exploité outre-rhin et dans certains ports maritimes. Ce printemps, les ministères doivent se prononcer.

Quels sont les avantages d’une société portuaire?

Le premier est qu’il n’y a ni début, ni fin! Plus sérieusement, il y a beaucoup d’avantages. Cette société privée à capitaux publics permet l’ouverture du capital aux collectivités locales, à la Région, aux CCI. Sa structure scinde la gestion des infrastructures et de l’aménagement de celle de l’exploitation, c’est ce qu’on appelle la stratégie «landlord». La société portuaire est un modèle reconnu outre-rhin. Si nous en devenons également une, nous améliorerons notre compétitivité et faciliterons les projets transfrontaliers. Nous parvenons à faire des Ports de Mulhouse-Rhin une société portuaire, nous ouvrirons la voie aux autres ports fluviaux.