CARBONFUTURE : stocker du carbone grâce à la blockchain

Matthias Ansorge (à droite), Anna Drago et Marcel Eichler financent du biochar jusqu'en Californie. © DRConnaissez-vous le charbon végétal ou biochar ? Un charbon obtenu par pyrolyse, qui permet de fixer le carbone de la biomasse et d'éviter sa dégradation en CO2. Son point faible : sa rentabilité. « Il a un intérêt certain pour l'agriculture et l'élevage, mais son principal débouché reste la fixation et le stockage de carbone », admet Matthias Ansorge, directeur technique et cofondateur de Carbonfuture. Une activité d'utilité publique, mais qui n'a aucune valeur marchande en soi... À moins que des entreprises ne soient prêtes à payer pour compenser leurs émissions de CO2.

Un certificat contrôlé par blockchain

Carbonfuture propose donc à ces entreprises d'équilibrer leur bilan carbone en finançant des opérations de captation de carbone. Si plusieurs techniques existent, Carbonfuture finance principalement du biochar. Les tonnes de CO2 compensées son attestées par des European Biochar Certificates (EBC). Un outil similaire au crédit carbone, mais qui repose sur la réduction du carbone déjà émis et non sur les émissions évitées. Ces EBC n'ont pour l'instant de valeur légale qu'en Suisse, où ils sont obligatoires pour le biochar utilisé dans l'agriculture.

La blockchain, elle, permet d'assurer la traçabilité

« Tout, absolument tout, doit être documenté électroniquement, certifié et contrôlable », des conditions de production de la matière première à l'utilisation finale du biochar : « Si le biochar est fixé en étant par exemple incorporé dans des matériaux de construction, vous savez que vous avez compensé dans votre bilan carbone. Mais s'il sert de combustible, le CO2 est relâché dans l'atmosphère.  » Présente en Europe (un partenariat dans le Grand Est avec Carbonex) et aux États-Unis, Carbonfuture estime avoir supprimé l'équivalent de 7 000 tonnes de CO2. Matthias Ansorge espère pouvoir compter en millions de tonnes d'ici l'année prochaine. Ambitieux, mais pas assez : « Si on veut respecter les engagements de l'Accord de Paris, il faudra compter en milliards de tonnes ! » > P.P

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