Clim’ability : une boîte à outils pour s’adapter au changement climatique

France-Allemagne

C’est un changement de paradigme. Il n’est plus question de lutter simplement contre le réchauffement climatique. Il faut désormais s’adapter à ses conséquences. Le programme franco-allemand Clim’ability permet aux entreprises de mesurer leur vulnérabilité aux aléas climatiques.

Sur le Rhin, les entreprises comme les experts climatiques redoutent  des périodes d’assèchement semblables à celle vécue en 2018. © Adobe StockRessources humaines, logistique, catastrophes naturelles… Les conséquences du changement climatique sont multiples et demandent une capacité d’adaptation. Pour Sophie Roy de Météo France, cela ne fait aucun doute : « Tous les secteurs, toutes les entreprises sont concernés. Nous serons obligés de modifier nos modes de vie, de nous adapter et les entreprises aussi. »
Face aux dérèglements climatiques extrêmes, certains secteurs ont pris les devants. En Allemagne, l’industrie de la chimie a été très touchée par le spectaculaire assèchement du Rhin en 2018. Face aux craintes de voir un tel événement se reproduire de plus en plus régulièrement, le secteur pèse aujourd’hui de tout son poids pour que le gouvernement allemand modernise les infrastructures logistiques autour du fleuve.

Mesurer la vulnérabilité climatique à l’échelle de l’entreprise…

Mais toutes les entreprises n’ont pas cette force de frappe, ni la capacité d’investir dans une politique de management du risque. C’est là qu’intervient Clim’ability, en proposant aux PME une boîte à outils sur le mode de l’autodiagnostic. Parmi ses développeurs, Alexandre Kudriavtsev de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) Strasbourg. Un des enjeux a été de prendre en compte le plus de variables possible : « Clim’Ability-Check par exemple, prend en compte la taille de l’entreprise, son secteur d’activité, mais aussi l’évolution de la demande et des normes juridiques liées au changement climatique. Clim’Ability-Diag s’intéresse davantage à l’impact de différents aléas climatiques sur divers postes d’une entreprise, comme les ressources humaines ou la logistique. »
Catherine Aubertin a testé l’outil en avant-première, avec une vingtaine d’entreprises du Pôle Textile Alsace, pour donner un premier retour aux développeurs. Elle insiste sur la nécessité de réaliser un diagnostic collectif.
« Plusieurs personnes, qui ont passé le test, se sont rendu compte qu’elles ne disposaient pas de toutes les informations sur leurs entreprises. Elles ont souligné le fait que l’outil d’autodiagnostic serait d’autant plus efficace s’il était utilisé par plusieurs personnes de différents services. »

... mais aussi les opportunités

La boîte à outils de Clim’ability évalue également les externalités positives. Nicolas Scholze de l’institut de géographie de Fribourg évoque des conséquences « ambivalentes » : « Sur la logistique par exemple, les vagues de chaleur risquent d’endommager les routes et de coûter des millions d’€ à long terme. En revanche, la diminution des périodes d’enneigement facilitera la circulation l’hiver. » Une fonte du manteau neigeux qui sied moins aux professionnels du tourisme de moyenne montagne, obligés de repenser leur modèle économique fondé essentiellement sur les sports d’hiver.
Catherine Aubertin a déjà noté des opportunités dans son secteur. Le textile technique a des atouts à faire valoir dans le domaine de l’isolation. Elle cite spontanément la toile isolante, déjà utilisée en architecture pour faire baisser la température des bâtiments l’été et la facture énergétique l’hiver. > Pierre Pauma

clim-ability.eu/services-aux-entreprises

Je participe