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BROWNFIELDS : ecoParc Rhénan : quand économie rime avec écologie

Reichstett/67

Démoli, désamianté, dépollué, le site de l’ancienne raffinerie Petroplus réussit à concilier les impératifs d’une zone d’activité high-tech de 80 hectares avec la préservation d’une biodiversité exceptionnelle.

80 hectares de l’ancien site Petroplus de Reichstett ont été dépollués et aménagés dans le respect de l’environnement. © DR«Nous avons conservé l’ancienne cheminée pour servir de nichoir à un couple de faucons pèlerins, une espèce protégée », explique Patrick Viterbo, président de Brownfields, société chargée de redonner vie à cette friche industrielle polluée par des décennies de pétrochimie. Une façon également de garder la mémoire des lieux, mais aussi symbole de son exemplarité écologique. Ce chantier colossal, commencé en 2016 a nécessité de démonter et recycler l’équivalent de cinq tours Eiffel d’acier, de démonter et désamianter 900 kilomètres de tuyauterie et d’excaver 200 000 m3 de terre. Après avoir aménagé 2,5 kilomètres de voirie, le projet sort de terre et un bon tiers du site est construit. « Nous proposons à la vente des terrains nus et des bâtiments clés en main, mais aussi des espaces en location à des entreprises de services, de logistique ou d’artisanat », expose Nicolas Pfister qui dirige les opérations.

Tout est vendu !

Il faudrait plutôt conjuguer le verbe au passé puisque presque tous les lots ont été commercialisés. « Il nous reste des surfaces de 150 à 1 800 m² à louer à l’entrée du site », précise le directeur. Il est vrai que l’EcoParc bénéficie de nombreux atouts : une situation stratégique dans l’Eurométropole à proximité des autoroutes A4 et A35, deux arrêts de bus, une piste cyclable, une station-service poids lourds, ainsi qu’un pôle de services comprenant un restaurant, des commerces et probablement une micro-crèche. L’opérateur de géothermie Fonroche, Objetrama, Altrans font partie des dix premières sociétés déjà installées. Hager, Auchan, Man Truck & Bus, Scania, Air Products, HJC ont également prévu de s’y implanter. À terme, l’EcoParc Rhénan accueillera 1 500 salariés.

Renaturalisation de l’espace

« Nous avons dû exfiltrer à la main 200 crapauds calamites vers le plan d’eau de Reichstett pour les protéger », se souvient Nicolas Pfister. Un exemple de la dimension environnementale du projet qui doit pouvoir justifier son nom d’EcoParc Rhénan. Brownfields a ainsi procédé à la restauration écologique de 15 hectares peuplés de nombreuses espèces protégées : une zone restée sauvage prévue à l’origine pour une éventuelle extension de la raffinerie ! « Nous restituerons l’eau en limite du site en qualité potable », poursuit le directeur. Un exploit puisque la surface de la nappe phréatique présente à seulement trois mètres de profondeur a été fortement polluée. Très satisfaite du succès de l’opération, Brownfields regarde désormais un peu plus vers le nord. Elle vient de se voir attribuer la reconversion des 30 hectares de l’EPSAN, ex-hôpital psychiatrique de Hoerdt, mais avec obligation cette fois de conserver le patrimoine immobilier existant. Un nouveau défi qui n’inquiète pas Nicolas Pfister. 
> P.H.

brownfields.fr 

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