Novalix : l’écosystème de la recherche de médicaments

L ’aboutissement d’un parcours commencé en 2009 avec la fusion des sociétés Alix Pharma et Novalyst Discovery. Alix Pharma a été cofondée par Denis Zeyer, docteur en biophysique issu du prestigieux Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) d’Illkirch, et Jean-Paul Renaud, chercheur à l'IGBMC et au CNRS. Elle s’était donnée pour mission de découvrir des candidats médicaments contre l’obésité, mais sans succès. Novalyst créée par Alain Wagner, chimiste au CNRS, associé à Stephan Jenn, s’était spécialisée dans la recherche pour le compte de groupes pharmaceutiques et cosmétiques. C’est d’ailleurs sur ce créneau porteur qu’ils décident d’axer le développement de leur nouvelle société. Dans les années 2000, beaucoup de brevets de médicaments tombent dans le domaine public. La fin d’une manne financière pour les majors de la pharmacie qui les conduit à réorganiser leurs laboratoires. Afin de gagner en flexibilité, ils optent pour la sous-traitance de leur recherche thérapeutique.

Les « rock stars » du médicament

« Une opportunité formidable pour NovAliX qui s’impose comme l'un des leaders de la prestation de services de recherche. Nous « colocalisons » même nos salariés dans les labos de nos clients », explique Denis Zeyer, directeur général. Parmi eux, le belge UCB Pharma, les groupe Servier et Janssen. Quand ce dernier décide en 2020 de fermer son laboratoire de Val-de-Reuil en Normandie, où l'une de ses équipes travaille déjà, NovAliX rachète le site. « Trois experts de classe mondiale, de vraies « rock stars » du développement de médicaments, ont décidé de rester avec nous plutôt que d’être reclassés en Belgique », se félicite Denis Zeyer. Un an plus tard, en pleine crise du Covid, il apprend que Sanofi veut transférer les services de son site strasbourgeois en région parisienne. Il ne lui faut que quelques heures pour faire une offre de reprise. « Notre force, c’est notre indépendance. En reprenant les activités de Sanofi, nous acquérons une expertise en biologie. C’est la dernière pierre qui nous manquait en recherche thérapeutique ! » s’enthousiasme-t-il.

Campus Guy Ourisson

La biotech transfère progressivement les services de son siège d’Illkirch vers l’ex-bâtiment Sanofi qui bénéficiera d’une restructuration complète. Elle construira sur le site un Institut de Biophysique pour la Recherche Biomédicale (IBRB), doté de moyens techniques de haute technologie, dont un microscope électronique surpuissant. Ils lui permettront d’accélérer la découverte de molécules thérapeutiques. Ce  véritable campus, baptisé Guy Ourisson, du nom du chimiste fondateur du site strasbourgeois, accueillera également des start-up de la biotech au sein d’une
« Factory ». « Nous voulons construire ainsi un nouvel écosystème de l’innovation thérapeutique qui permettra de mieux lier la recherche académique à la recherche pharmaceutique », assure Denis Zeyer. Un projet à la mesure de cette entreprise de 230 salariés qui ambitionne de figurer demain parmi les champions mondiaux de la découverte de médicaments. > P.H.

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