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Atelier Meyer : l’or j’adore !

Schiltigheim/67

Le titre de Meilleur Ouvrier de France implique « une certaine rigueur, une performance, une pression positive de très bien faire les choses ». © Dorothée ParentLa modestie de Pascal Meyer contraste avec l’éclat de ses dorures et de son palmarès ! Doreur à l’or fin de père en fils, en 2002, il reprend l’atelier créé par son grand-père en 1928, qui devient alors l’unique entreprise en France à regrouper trois générations de Meilleurs Ouvriers de France. Le label « Entreprise du Patrimoine Vivant », qu’elle est l’une des premières à avoir remporté en avril 2006, lui confère « une crédibilité, un gage de qualité et de professionnalisme ». « Le métier de doreur attire beaucoup, car l’or fascine, mais il est exigeant et extrêmement dur », prévient sa femme Eladia, en charge de l’atelier de restauration de tableaux. En France, ils ne sont que sept à douze par an à obtenir le CAP Doreur à la feuille ornemaniste ! La touche finale : la pose de la feuille d’or, souple et aérienne sous le pinceau du doreur, n’intervient qu’à l’issue de « nombreuses étapes laborieuses » : encollage du support avec de la colle de peau de lapin et carbonate de calcium en 10 couches espacées de 24 heures, ponçage, reparure (grattage et nettoyage), encollage jaune et rouge, détrempage du support à l’eau… Cette année, Pascal accueillera son 14ème apprenti, à qui il se réjouit de transmettre son savoir-faire et sa passion. Habilité par les musées de France, l’Atelier Meyer consacrait encore il y a cinq ans 80 % de son activité à la restauration patrimoniale (cadres, petit mobilier, autels d’église, objets religieux, Ministère de la Défense, Ambassade des États-Unis de Paris, Cathédrale de Strasbourg…), jusqu’à ce que l’État réduise drastiquement le budget qui lui est alloué. Bonne nouvelle : les milliardaires (d’Angleterre, des pays de l’Est et du Qatar) ne connaissent pas la crise ! « C’est un monde à part, voire une galaxie, avec un niveau d’exigence qui dépasse l’entendement ! » s’exclame Eladia. D’après son mari, « la tradition suppose également l’évolution. Alors qu’il y a cinq ans, on dorait uniquement sur du bois, désormais on se casse la tête pour trouver des nouvelles techniques de dorure selon les différents effets de matière recherchés par les décorateurs, sur tout type de support, notamment dans des jets privés ou des yachts, avec toutes les contraintes que cela comporte en termes de poids maximum autorisé et de résistance aux embruns. » « On a de la chance », conclut le couple, dont les clients partagent certainement le même avis ! > D.K.

Atelier Meyer
36 rue Principale à Schiltigheim • 03 88 19 02 44
ateliermeyer.fr/fr
ateliermeyer

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