Huron : l’usinage grande vitesse

«Contrairement aux idées reçues, la production de machines-outils n’est pas le domaine réservé des Allemands, des Japonais ou des Suisses. La France tire son épingle du jeu sur le créneau du haut de gamme, c’est-à-dire celui des équipements destinés à l’usinage de pièces complexes. Nos centres de fraisage trois et cinq axes permettent de répondre aux demandes les plus variées, depuis la pièce unique jusqu’à la petite ou la moyenne série. Nous sommes particulièrement bien placés pour répondre aux besoins en usinage grande vitesse », affirme Marc Troia, directeur général de l’entreprise. L’aéronautique civile et militaire représente la moitié des ventes, qu’il s’agisse de fournir Airbus, des sous-traitants de Boeing ou des constructeurs d’avions de chasse chinois. Second débouché important de l’industriel, les machines destinées à fabriquer des outils d'emboutissage et de forge, pour l'industrie automobile et des outillages pour l'industrie mécanique de précision. Le nouveau bâtiment permettra d’ailleurs de produire une machine à portique capable d’usiner des pièces de 20 tonnes, dédiée à la réalisation de pièces pour l'industrie lourde ou l'armement. 80 % de la production est exportée : un tiers en Europe de l’Ouest, un tiers en Chine et un tiers en Turquie. « Le conflit en Ukraine nous a fait perdre des ventes en Russie, mais nous misons sur d’autres marchés pour les compenser », estime Marc Troia. Huron commercialise également des machines-outils plus simples, fabriquées par sa maison-mère en Inde.

Jumeau numérique

En novembre dernier, Huron et son partenaire Siemens ont été lauréats du Prix Transformation Industrie de la Région Grand Est pour leur projet d’aide à la transformation numérique dans les opérations d’usinage. « Aujourd’hui, nos machines sont pilotées par commande numérique. Mais la moindre erreur de programmation peut occasionner la casse de la pièce en cours de fabrication, de la broche ou même de la machine. Des coûts qui peuvent atteindre entre 10 000 et 100 000 €, sans compter les temps d’arrêt machines et les pertes d’exploitation. En coopération avec Siemens à Haguenau, nous avons conçu une solution innovante, baptisée preciPROTECT. Le process industriel est simulé par un jumeau numérique en 3D, une demi-seconde avant le process réel. Un temps suffisant pour arrêter la machine en cas de collision », explique Marc Troia. Ce dispositif permet de laisser la machine travailler quasiment sans surveillance, de se passer d’un coûteux logiciel de simulation et par conséquent de réaliser des gains de productivité. Il autorise un opérateur peu expérimenté sans craindre la destruction de la pièce ou de la machine. Cette innovation démontre la capacité de deux entreprises plus que centenaires à mettre en commun leur expertise pour être aussi agiles qu’une start-up. > P.H.

Huron 
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 Huron Créateur de Machine-Outils 
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