Ewosmart : aux arbres, citadins !

«Le nombre de fois où je vois le système d’arrosage automatique se déclencher, alors qu’il pleut ! » s’offusque l’une des membres d’un groupe Facebook en Alsace, alors même que l’été dernier, l’arrosage des espaces verts publics a été suspendu dans certaines communes en raison de la canicule. Timenok, la plate-forme SaaS d’aide à la décision d’EwoSmart, permet par exemple d’optimiser les tournées d’arrosage grâce à des données factuelles. L’objectif est de préserver les ressources actuelles, en limitant la mortalité des plans et programmes végétaux, d’anticiper les aménagements nécessaires et de rénover les habitats naturels. Un procédé qui permettra de faire des économies de ressources. « Agir en juste à temps réduit jusqu’à 40 % les déplacements inutiles, tandis qu’un arrosage au bon moment représente jusqu’à 45 % d’économie d’eau, décrit Arlande Joerger, pour qui la préservation de cette ressource est essentielle. En milieu urbain, le taux de mortalité des jeunes arbres atteint aujourd’hui 20 % les trois premières années et les collectivités disposent de peu d’éléments factuels pour agir et mettre en place des mesures préventives. »

La Terre vue de l’espace

Sa solution fait converger des informations météorologiques, géographiques, elle tient compte par exemple de l’hygrométrie, de la température des sols, des éléments qu’elle va pouvoir trouver sur différentes sources de données, en open source ou issus de l’imagerie spatiale. Ces données sont ensuite traitées par une intelligence artificielle afin de générer des recommandations et notifications d’informations pour les utilisateurs. La Terre vue de l’espace offre ainsi une alternative à l’installation de capteurs, onéreux et soumis à une logistique complexe, et permet d’affiner par exemple l’identification d’îlots de chaleur, de maladies, de parasites et les recommandations en matière d’arrosage, de plantations, d’adjonction d’engrais sur telle ou telle zone. Sélectionnée par l’agence spatiale européenne, la start-up bénéficie de son programme d’incubation pendant deux ans. Elle-même originaire du Bénin, Arlande Joerger a fait partie de la délégation de jeunes entrepreneurs français qui a accompagné le Président Emmanuel Macron lors d’un déplacement au Cameroun sur la thématique « entrepreneuriat, innovation et développement durable ». Les premières pierres du pont, qu’elle a entrepris de bâtir entre l’Europe et l’Afrique, pourraient être posées au courant du premier semestre 2023 à Strasbourg et Cotonou au Bénin, villes pilotes dans la phase de verdissement citoyen et participatif de la plate-forme Timenok. > Dorothée Keller
* Association internationale des Maires francophones

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