Trois questions à : Didier Frommweiler, directeur du pôle de compétitivité Alsace BioValley

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Rappelez-nous en quelques mots, les missions d’Alsace BioValley

D. F. • C’est un pôle de compétitivité qui accélère la croissance industrielle des entreprises alsaciennes de la filière vie-santé, pour créer de nouveaux emplois et développer les investissements industriels. Nous finançons des projets d’innovation collaboratifs, recherchons des partenaires, des financements pour ces projets. Par ailleurs, nous préparons à la levée de fonds les entreprises prometteuses, les accompagnons à l’international avec l’appui d’autres acteurs de l’écosystème dont la CCI de Région Alsace. Le secteur des technologies médicales étant extrêmement porteur en termes de croissance économique et d’emplois, nous avons lors de notre assemblée générale de juin dernier, intégré des personnes de ce secteur au sein de notre conseil d’administration. Parmi elles,* la présidente fondatrice de Defymed, Séverine Sigrist, élue présidente d’Alsace BioValley. En interne, nous disposons par ailleurs de ressources dédiées aux technologies médicales, dont un business développeur et une personne plus particulièrement en charge du projet de Campus Techmed et de la filière robotique.

En quoi le secteur des technologies médicales est-il porteur?

D. F. • Beaucoup de PME œuvrent sur ce marché. Certains segments affichent des évolutions à deux chiffres, alors que le secteur du médicament oscille entre 0 et 5%. Ce marché présente aussi l’atout d’avoir des cycles courts des produits, de trois à cinq ans, alors que la mise sur le marché d’un nouveau médicament prend en moyenne 10 ans. Aujourd’hui, Alsace BioValley met en place une série d’outils afin de densifier le secteur. Le projet de campus des technologies médicales, porté par la Communauté Urbaine de Strasbourg et Alsace BioValley nous permettra de recréer en un même lieu la chaîne de valeur, de la recherche à la commercialisation, en associant laboratoires, cliniciens, patients et entreprises. Une étude est en cours, sous l’égide de la Région Alsace, visant à créer un small business center sur le campus.

Parmi les vecteurs d’avenir, la robotique semble avoir le vent en poupe. Est-ce le cas en Alsace?

D. F. •La robotique fait partie de nos domaines d’actions stratégiques, au même titre que les dispositifs médicaux implantables, les outils de simulation et de modélisation et la chirurgie mini-invasive. Nous sommes en train de recenser les maillons d’une filière que nous souhaitons structurer. De la R&D à la production de robots, une trentaine d’entreprises intègrent cette dynamique. Notre objectif est de faire grandir les acteurs en place afin d’en faire des champions et d’en attirer d’autres. Faire venir un acteur majeur du secteur en Alsace est aussi un axe de développement. Et grâce aux programmes S3 «Smart spécialisation Strategy» et aux fonds FEDER, la Région Alsace accompagnera les entreprises de robotique. Une belle illustration de la convergence des acteurs et des financeurs. *Font également partie du conseil d’administration Alain Belguise (Bruker), Éric Garrigou (Sanofi), Frédéric Mouret (Surgical Perspective), Nicolas Schaltenbrand (Quintiles), Damien Tuleu (Merck Millipore), Damien Weltzer (Lilly), Denis Zeyer (Novalix).

Infos+

Alsace BioValley, c’est

• 3 297 emplois directs et indirects créés depuis 2005,
• 62 entreprises créées ou implantées
• 473 projets de recherche-développement collaboratifs labellisés.

Ouverture à l’Est : Alsace BioValley coopère avec  BioPro

L’Allemagne étant à la pointe dans de nombreux domaines, comme les technologies pour endoscopes, Alsace BioValley s’attache  à avoir de plus en plus de projets collaboratifs et d’échanges de complémentarités. Elle a noué un partenariat avec BioPro (Bade-Wurtemberg),  agence publique régionale dont le  but est d’encourager l’innovation dans le secteur de la santé, notamment dans les technologies médicales, les biotechnologies et l’industrie pharmaceutique.  

 

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