Quartiers d’affaires : les nouveaux concepts qui attirent

Lorsqu’on parle quartiers d’affaires, on pense au quartier de La Défense à Paris. Érigé dans les années 60, il occupe, aujourd’hui encore, la seconde place parmi les quartiers d’affaires européens les plus connus*. Juste derrière la City et loin devant ses équivalents allemands, italiens et espagnols. Bien desservi par les transports en commun, il est majoritairement constitué d’immeubles de grande hauteur, associant entreprises, logements, commerces, hôtellerie-restauration et autres services. Cette mixité qui fait le succès d’un quartier d’affaires… il faut l’entretenir. Face à l’obsolescence de certaines tours, un nouveau projet est aujourd’hui esquissé pour leur régénération, et une réflexion menée sur la saturation des transports en commun. Un autre quartier qui fait l’objet de concertations est Lyon-La Part-Dieu**. Deuxième centre tertiaire et de décision français, ce pôle d’échanges multimodal construit autour de la gare TGV, en liaison directe avec Paris et l’Europe, est aujourd’hui saturé. Plus de 2200 établissements y sont installés sur près d’un million de m² de bureaux. Bien que l’offre de transports y soit nombreuse et variée, l’offre hôtelière diversifiée et l’offre de loisirs étendue, les élus ambitionnent de développer un grand projet inédit et contemporain, s’appuyant sur sa différence et son architecture singulière dans le tissu urbain environnant. L’objectif est d’atteindre 1,5millions de m² d’immobilier d’affaires et d’adapter l’offre aux nouveaux besoins des entreprises et à l’évolution des modes de travail. Une architecture plus confortable, plus collaborative et partagée, adaptée à la diversité de statuts: travailleurs nomades, sédentaires, permanents, occasionnels, français, étrangers. Sont prévus des services à la personne, liés à la mobilité ainsi que des services associés à la connectique. Le nouveau projet vise à associer la densification urbaine à des actions de développement durable, pour améliorer le quotidien de ceux qui y vivent et travaillent. C’est aussi la création de nouveaux espaces verts, de signalétiques innovantes et intelligentes, le renforcement de l’offre culturelle et des animations événementielles, une diversification de l’offre immobilière. Un autre exemple est le quartier Euralille, construit au milieu des années 1980 lorsque Lille cherchait à se reconvertir après la crise de ses activités industrielles traditionnelles. Né en 1994 après l’arrivée du TGV Nord, il a fait l’objet de plusieurs extensions pour associer bureaux, activités, commerces, hôtels, logements, casino, parkings, ainsi qu’un important programme d’espaces verts.

Quartiers d’affaires et rayonnement économique: les ambitions alsaciennes

En Alsace, on attend avec impatience l’aboutissement de deux projets: le quartier Wacken à Strasbourg (à lire en page 22) et la ZAC Gare à Mulhouse (voir en page 23). Alors qu’à Colmar, une réflexion vient d’être engagée pour la valorisation urbaine du quartier de la Gare et des emprises ferroviaires situées sur la route de Rouffach, aujourd’hui en partie inoccupées. L’emprise, de l’ordre de six hectares, permettrait d’accueillir des activités économiques, de manière partagée ou non avec d’autres destinations comme de l’habitat. Une étude de faisabilité est lancée par la Ville et la Communauté d’Agglomération de Colmar. L’enjeu, là aussi, est de valoriser le quartier en renforçant l’implantation d’activités économiques. Assurément, en conjuguant tous les critères d’attractivité attendus par les entreprises et les investisseurs, les quartiers d’affaires peuvent influencer le rayonnement international des villes et avoir ainsi un impact bénéfique sur l’emploi.*Source: agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise** Un sondage récent réalisé par TNS Sofres pour le compte de la communauté d’agglomération Seine Défense révèle l’impact positif des quartiers d’affaires sur l’attractivité d’un pays pour neuf leaders européens sur 10. (février 2013)