pub

Jean-Luc Heimburger : pour une réforme des compétences des régions

© Dorothée Parent

Vous avez pris position, avec les présidents des autres chambres consulaires, contre une fusion Alsace/Lorraine/Champagne-Ardenne. Pourquo i?

C’est un projet uniquement politico-politique, décidé à Paris sans concertation, et qui ne correspond à aucune logique économique. Les entreprises n’ont pas besoin qu’on leur dessine des frontières, elles ont chacune les leurs, celles de leurs marchés. De plus, la création de cette « Grande Région » ne procurera aucune économie budgétaire bien au contraire, je pense que cela ne contribuera pas à améliorer l’efficacité dont nous avons impérativement besoin.

Certains affirment que le refus de cette fusion est le signe d’un repli sur soi…

Absolument pas, l’Alsace n’a rien d’un territoire renfermé sur lui-même. Notre région et nos entreprises n’ont pas attendu pour construire un territoire ouvert à 360°. Nous avons des relations de longue date avec l’Allemagne, la Suisse, la Moselle, les Vosges ou le Territoire de Belfort. L’Alsace est une terre d’accueil traditionnelle des entreprises allemandes et suisses. C’est aussi une région ouverte naturellement vers l’Europe mais aussi vers le monde entier. Je rappelle qu’elle est la première région exportatrice par habitant.

Que proposez-vous ?

Il existe un trop grand centralisme bureaucratique en France. S’il doit y avoir une réforme c’est pour donner enfin plus de compétences aux métropoles et aux régions. Ça leur permettra de décider elles-mêmes des directions à prendre en leur donnant les moyens d’investir dans les projets qu’elles jugent prioritaires et ce en partenariat étroit avec le monde économique. Cela devra s’accompagner d’un effort de simplification administrative, ce que nous réclamons depuis des années avec très peu de résultats constatés.

© Cyril Hanebna / Citeasen

10/11/2014Partager