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Trois questions à Jean-Pierre Lavielle : président de la CCI Sud Alsace Mulhouse

© Serge Nied / Studio Chlorophylle


Le commerce est un sujet qui fait, à coup sûr, débat. Quel regard portez-vous?

Développement des centres commerciaux, villages de marque, e-commerce, en 30 ans, 30000 commerces ont disparu en France et 200 disparaissent chaque jour. Ce sont des signes forts, même si la part du commerce dans l’économie du pays reste stable en 2013 (10,3% de la VA)*. Mais une chose est sûre, on ne peut pas espérer faire du développement commercial sans développement économique: il faut favoriser l’implantation des entreprises en ville. À Mulhouse, je crois beaucoup au renouveau de deux quartiers proches du centre: la Fonderie et le parvis de la gare.

Il est donc possible de «sauver» le commerce de centre-ville?

Oui avec quatre ingrédients primordiaux. Tout d’abord l’accessibilité «no easy parking or access, no business», c’est aussi simple que ça. Vient ensuite la notion de commerces «locomotives» qui favorisent l’attractivité. Autre point important, la maîtrise des hausses des loyers commerciaux. Et enfin, ingrédient essentiel: l’animation. Les gens viennent au centre-ville pour une ambiance, un événement sportif ou culturel. En Sud Alsace, nous avons la chance de pouvoir compter sur des communes dynamiques et des associations de commerçants proactives.

Comment intervient la CCI?

Notre leitmotiv dans ces problématiques: équilibre et cohérence. Malheureusement, nous ne sommes pas toujours consultés ou écoutés. Que la ville soit le premier interlocuteur pour les implantations, c’est normal. Mais que la CCI ne soit pas le second, c’est aberrant. Nous seuls possédons les données économiques du territoire, nous seuls avons des experts quotidiennement sur le terrain, nous seuls sommes complètement neutres et apolitiques. Je veux de la concertation entre les élus des villes, les associations de commerçants, la CCI. *(Source Insee, comptes du commerce)

05/09/2014Partager