Greentech : comment des start-up « vertes » fleurissent de chaque côté du Rhin

La présence de pôles universitaires et scientifiques importants a permis de faire émerger un potentiel considérable d'innovations sur l'ensemble de la région.
Mais au-delà de la recherche, cet essor s'appuie également sur un réseau régional d'incubateurs de start-up. Parmi toutes ces jeunes entreprises, celles de la Greentech
se développent particulièrement bien dans la vallée du Rhin supérieur.

La start-up strasbourgeoise Green Phoenix collecte et valorise des biodéchets pour les transformer en engrais. © DR«L'Alsace est un terreau idéal pour développer et faire grandir une start-up », déclare Laura Lehmann, directrice de Semia, un incubateur de start-up à but non lucratif, actif depuis plus de 20 ans à Strasbourg et Mulhouse. « Pour les entrepreneurs, il y aurait de bonnes infrastructures, des possibilités de réseautage et de plus en plus d'investisseurs qui s'intéressent aux bonnes idées locales », explique-t-elle. Chaque année, Semia reçoit environ 200 candidatures, dont une soixantaine sont retenues pour le programme d'accompagnement qui, selon le format, peut durer de trois mois à deux ans.

L’entrepreneuriat alsacien : discret, mais très dynamique

Environ un tiers des 140 start-up qui y sont actuellement incubées veulent devenir des leaders dans la Greentech, développant des solutions au service de l'humain et des enjeux globaux de la société dans différents domaines. Des exemples de créations réussies dans le cadre du programme sont Bilobay, une start-up qui souhaite décarboner le secteur des médias et développer des campagnes de communication à faibles émissions de CO2, ou Green Phoenix, spécialisée dans la collecte et la valorisation des biodéchets pour les transformer en engrais. « Le pôle d'entrepreneuriat alsacien est très dynamique, mais finalement assez discret », remarque Laura Lehmann. Selon la directrice, la région dispose d’une industrie « très attractive » et « de développements assez formidables » du domaine de la santé jusqu’au secteur créatif, mais nécessite plus de visibilité à l'avenir.

Dans le Bade-Wurtemberg, les start-up gagnent en maturité

De l'autre côté du Rhin, l'esprit vert des fondateurs est également perceptible. Certaines osent se lancer seules sur ce marché très concurrentiel, comme Ekomo, une jeune entreprise de Bruchsal près de Karlsruhe. Avec un chauffage à induction basé sur le photovoltaïque et le stockage d'électricité, la jeune entreprise veut offrir une alternative à faibles émissions, autonome et pas chère. D'autres passent par un accompagnement dédié, qu’on peut trouver par exemple chez Grünhof à Fribourg, un espace de coworking et incubateur pour les start-up qui poursuivent des objectifs durables. Depuis 2013, ce dispositif soutient les start-up régionales innovantes. Avec son programme « Smart Green Accelerator » : mise en place ciblée de coopérations industrielles, accès à des financements exclusifs et un solide réseau de business angels et d'institutions scientifiques, le but de Grünhof est d’offrir tous les outils pour « sécuriser le processus entrepreneurial ». C'est ainsi que naissent des start-up comme ConstellR, qui commercialise avec succès la technologie durable des satellites au-delà des frontières régionales, ou WEtell, un opérateur de réseau mobile vert. « Les activités ont nettement augmenté ces dernières années et nous avons aujourd'hui des start-up très matures dans la région du Bade-Wurtemberg », explique Konrad Pfitzer, l'un des fondateurs de Grünhof. Aujourd'hui, le plus grand défi pour les start-up vertes reste, selon Pfitzer, la levée de fonds. Mais, et les experts français et allemands sont d'accord sur ce point, ces défis peuvent être surmontés avec les bons outils, car le marché est favorable et en attente des bonnes solutions. > Georgia Grimaldi

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