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Bruno Russo : président de l’UIMM Alsace

L’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) Alsace a pour vocation la défense des intérêts des 340 entreprises adhérentes, avec pour enjeu leur compétitivité. Celles-ci emploient près de 54 000 collaborateurs, soit près de 15 % des salariés alsaciens.

© DRComment se porte l’industrie de la métallurgie alsacienne ?

Globalement plutôt bien. La période 2017-2018 a été favorable avec une hausse des commandes. La plupart des entreprises ont atteint leurs objectifs. Il y a eu de gros investissements par exemple chez SEW-Usocome, Punch Powerglide, Hager. Pour 2019, sans qu’il y ait de retournement, on perçoit quelques inquiétudes en raison du Brexit, du ralentissement de la Chine et du tassement de l’économie allemande. Les entreprises anticipent une baisse d'activité, mais pour le moment leur principale préoccupation est de trouver les bonnes compétences, en particulier pour les métiers techniques.

Le secteur a-t-il effectué son virage vers l’industrie 4.0 ?

Oui, les grosses entreprises, mais aussi des PMI ont investi dans le changement technologique avec comme objectifs de répondre à la demande, de réduire la pénibilité de certains postes mais aussi de limiter leur impact sur l’environnement. Il faut souligner que ce n’est pas au détriment de l’emploi. Au contraire ! Elles ont d’ailleurs aussi investi dans l’humain et dans de nouvelles méthodes de management pour faire évoluer leur compétitivité. De plus, elles peuvent s’appuyer sur un tissu régional d’entreprises labellisées « Offreurs de solutions Industrie du futur ».

BIO EXPRESS

1993
Diplômé École Supérieure du Commerce Extérieur

1993-2000 
Export Seita

2000-2006 
Directeur export Brasserie Fischer

2007 
Président du groupe familial Esaris Industries/Fels

2016
Président de l’UIMM Alsace

Quel sera l’impact de la réforme de la formation sur votre branche professionnelle ? Quels sont vos projets dans ce domaine ?

C’est une réforme que nous jugeons positive car elle responsabilise les acteurs de la formation. Elle permet également aux filières professionnelles de s’impliquer sur les contenus. L'autre innovation intéressante concerne l’apprentissage. Le principe de financement par subvention sera remplacé par un « financement au contrat ». Une logique basée donc sur la demande réelle de compétences. Avec ce nouveau dispositif, nous encourageons vivement nos adhérents à jouer le jeu. Nous anticipons de passer de 26 000 à 41 000 apprentis en cinq ans en France, soit + 50 %. Nos centres de formation des apprentis de l’industrie (CFAI) de Reichshoffen et de Colmar seront modernisés cette année après celui d’Eckbolsheim en 2017. Un nouveau centre de 5 000 m² ouvrira ses portes fin 2020 à la Maison de l’Industrie de Mulhouse. Il sera particulièrement orienté vers l’industrie du futur : automatismes, robotique. Un enjeu important, puisque le taux d’insertion professionnelle des jeunes issus de l’apprentissage dans la métallurgie atteint 93 % en Alsace et 81 % en France.

Que faites-vous pour améliorer l’image de l’industrie et attirer des jeunes vers vos métiers ?

Les industriels ont déjà fait beaucoup d’efforts pour être plus attractifs en proposant des postes plus propres, plus sécurisés et en offrant des perspectives de carrière. Par ailleurs, ils ouvrent largement leurs portes aux jeunes et à leurs familles pour faire découvrir nos métiers : développement, conduite de ligne, maintenance, logistique. Nous organisons, chaque année, la Semaine de l’industrie avec des opérations portes ouvertes. En mars dernier, notre exposition « Plongez au cœur de l’industrie » dans la Halle aux Houblons à Haguenau a attiré plusieurs milliers de visiteurs. C’est un enjeu considérable puisque l’on évalue à 120 000 le nombre d’emplois à pourvoir chaque année au niveau national ! > P.H. 

uimm-alsace.fr

10/07/2019Partager