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ivan Steyert « Le digital, vecteur de la stratégie d’entreprise »

Ivan Steyert, PDG du groupe Socomec, revient sur l'obtention du label French Tech à l'Alsace. Et livre ses espoirs pour les entreprises de la région et l'accélération de leur stratégies digitales.

Ivan Steyert, PDG du groupe Socomec basé à Benfeld (Alsace) espère que le label French Tech accordé à l'Alsace incite les entreprises à accélérer leur transition numérique © DR

Pour avoir soutenu, avec d’autres industriels, le projet French Tech, quelle a été votre réaction à l’annonce de l’attribution du label aux seules technologies médicales ?

I. S. • C’est une excellente nouvelle pour notre région, pour l’Eurométropole, pour Strasbourg et pour Mulhouse. La labellisation, en effet, est partielle, puisqu’elle distingue un domaine d’excellence particulier, celui du numérique associé au médical. Ce label consacre un travail remarquable réalisé par les entreprises impliquées dans le dossier et soutenues par nos élus ainsi que par les autres porteurs du projet.

Pensez-vous que les entreprises du numérique et de l’industrie puissent tirer profit de ce label et comment ?

I. S. J’espère que l’industrie sera associée à la dynamique mise en place, notamment au travers du comité de pilotage et de sa gouvernance. Qu’il sera possible de créer les conditions d’une meilleure synergie entre grandes et moyennes entreprises et start-up. Le travail est devant nous.

Quand on sait que l’investissement des grands groupes dans l’acquisition des start-ups est en constante augmentation, on peut dire qu’il y a du chemin à parcourir. La transformation digitale devient un des premiers vecteurs de la stratégie industrielle et concerne tous les secteurs. Des politiques volontaristes permettront de développer davantage le tissu économique et le vivier de start-up.

Quels sont les enjeux aujourd’hui ? Comment développer une stratégie du digital dans les entreprises, faut-il s’orienter vers des projets transfrontaliers ?

I. S. • La réussite passe par une volonté et par un engagement très fort de la direction générale. Il s’agit de raisonner à deux niveaux et de transformer l’entreprise avec une vision à moyen et long terme, mais aussi à court terme : il est impératif de réaliser des projets concrets avec des résultats rapides. Un autre levier est la formation : le numérique implique un changement de culture. Il implique un autre raisonnement de la part des directeurs et des managers.

Par ailleurs, dans l’objectif de faire grandir nos entreprises et les start-up à l’international, notre regard se porte tout naturellement vers l’Allemagne. L’Alsace pourra bénéficier des initiatives déjà prises entre universités françaises et allemandes et des accords engagés au niveau des pôles de compétitivité comme Energivie et d’autres.

Quels sont les leviers qui permettront de réussir la transformation digitale ?

I. S. Il faudra faire en sorte qu’il y ait une fertilisation croisée entre entreprises et start-up, auxquelles on laissera beaucoup d’autonomie et avec lesquelles on cohabitera intelligemment. L’échelle temps est courte pour produire des résultats, on est dans l’exploration, il ne faut pas avoir peur d’essayer. Il faut tenter, être dans des projets exploratoires.

Où en êtes-vous dans votre entreprise ?

I. S. • Socomec est déjà dans l’esprit de la French Tech : nous avons déjà anticipé cette dynamique complémentaire entre industrie et numérique. L’écosystème que nous avons mis en place nous permet d’être en relation avec des start-up au quotidien.

Nous avons créé E’nergys, la branche de services numériques du groupe Socomec, qui incube un groupement de start-up à la pointe dans les nouvelles technologies du numérique : Agora, spécialisée dans l’hébergement informatique et le cloud, Atheo, société d’ingénierie et de conseil dans les infrastructures IT, Lemon Data, dont l’activité concerne le Big Data et la Business Intelligence.

Ce groupement a vocation à se développer sur le plan national. La branche services de Socomec c’est déjà 7,5 M€ de chiffre d’affaires, 30 salariés, 20 emplois créés en 18 mois et 250 clients actifs.

Propos recueillis par Françoise Herrmann

03/09/2015Partager