Transitions, Digitalisation, Personnalisation : formation, les nouveaux enjeux, les nouvelles méthodes

Comment gérer le capital compétences de l’entreprise dans un environnement en pleine mutation ? Alors que la pandémie a rebattu les cartes de la valeur travail, face aux nouveaux comportements et aux nouvelles relations à l’entreprise qui en découlent, la formation joue un rôle majeur pour tisser le collectif. Elle permet de proposer des évolutions de carrière et de métiers qui répondent à la fois aux aspirations des salariés et aux besoins des entreprises. « Pour accompagner ces changements, l’entreprise se doit de maîtriser les dispositifs de formation, certains étant très récents, d’autres plus anciens mais avec des évolutions permanentes, souligne Valérie Sommerlatt, directrice de CCI Campus. L’enjeu est de réconcilier les démarches individuelles et collectives, de ne pas opposer le salarié à son employeur sur le sujet de la formation. » Parmi ces outils, le Compte Personnel de Formation (CPF) est sans doute le plus connu. Il permet de coconstruire avec l’employeur un projet de formation certifiante. L’entreprise soutient des trajectoires individuelles et fidélise son salarié, tandis que celui-ci gagne en qualification et en employabilité. Du donnant-donnant, du gagnant-gagnant. « Le CPF permet aussi de financer un bilan de compétences, reprend Valérie Sommerlatt. C’est un outil précieux pour accompagner des salariés dans l’impasse vers une mobilité ou une nouvelle fonction. Bien sûr, CCI Campus développe une offre riche de formations éligibles au CPF. »

Une démarche préparée, sécurisée, apaisée

Autre dispositif en place : le conseil en évolution professionnelle. Un service d’information, de conseil et d’orientation, délivré gratuitement, qui permet à un salarié de réorienter son parcours, de tester la faisabilité d’un projet professionnel. La coconstruction, la réflexion partagée entre employeur et salarié sont au cœur de cette nouvelle approche de la formation. Les dispositifs de transition professionnelle s’inscrivent dans cette logique. Dans un contexte de mutation du marché du travail, l’entreprise accompagne les salariés de manière constructive vers une mobilité externe et crée les conditions favorables pour organiser la séparation et la transition. C’est le sens du dispositif démissionnaire qui permet au salarié de quitter son entreprise pour un projet de création ou de reprise d’entreprise. « La démarche est préparée, sécurisée et apaisée, confirme Lionel Lemaire, directeur général de Transition Pro, qui porte ce dispositif dans le Grand Est. Nous proposons aussi le projet de transition professionnelle (PTP) qui inscrit le salarié dans une formation pour changer de métier, tout en gardant sa rémunération. L’objectif est de permettre aux salariés d’accéder à de nouvelles compétences et de réussir leur transition professionnelle via la formation ou la création d’activité. Cela peut aussi passer par la validation des acquis de l’expérience (VAE) qui transforme des compétences professionnelles en diplôme. » Partenaire de Transition Pro, CCI Campus prend le relais sur les formations menées dans le cadre d’une transition ou d’une VAE. Pour Sébastien Tschaen, dirigeant d’entreprise, la certification des compétences professionnelles est un « plus » indéniable. « Elle m’a permis de concrétiser mon projet de reconversion, assure le co-fondateur des magasins Slidebox - leader dans la vente de skateboards -. J’ai changé de métier pour passer dans l’immobilier en créant Premium Estate. J’avais besoin d’un diplôme pour pouvoir conduire des transactions. CCI Campus m’a conseillé et accompagné dans ce parcours de validation de mes compétences dans la gestion d’équipes, la sélection des fournisseurs ou la facturation par exemple. » À la clé pour Sébastien Tschaen, le diplôme de Bachelor délivré par CCI Campus. D’autres professionnels font le choix de se reconvertir en formateur. C’est le cas de Jonathan Meyer qui a créé Seller Jump. Son positionnement ? Accompagner la transformation digitale des entreprises par la formation et le coaching en lien avec l’offre de CCI Campus. « Je forme les entreprises aux codes du numérique, au référencement, au marketing digital. J’interviens aussi autour des nouveaux outils digitaux comme les modèles de présentation partagée. Exposer un bilan ou un produit en mode Excel, c’est dépassé. Place aux nouveaux modules interactifs comme Wooclap ou Canva qui réinventent les réunions ou les séminaires en entreprise. »

Dans cette tendance à la personnalisation des parcours de formation - plus efficace et donc moins coûteuse - les modèles pédagogiques évoluent également. Place aux formats multimodaux et digitaux, aux modules courts et ciblés, plus ludiques, plus impactants et aussi plus faciles à produire. Ils apportent plus de souplesse dans l’organisation des formations et répondent au besoin de formation de manière immédiate et précise. Le digital learning continue sa percée. Et d’autres concepts arrivent. Ils proposent de vous former à la carte, sous forme d’abonnement mensuel ou annuel, pour accompagner vos besoins comme LinkedIn Learning®. Avec ces nouveaux modèles, la formation professionnelle s’appuie sur une pédagogie différente, complémentaire de l’animation d’une classe présentielle. Le métavers permet de créer des expériences immersives et interactives. Le stagiaire apprend en faisant, en expérimentant dans un cadre sécurisé. La réalité augmentée propose d’enrichir l’expérience d’apprentissage, en superposant des éléments virtuels dans le monde réel. Le micro-learning permet d'accéder à des apprentissages à tout moment grâce à son format court, sous forme d’application pour smartphone. « Les entreprises intègrent de plus en plus ces nouvelles solutions, rapporte Céline Reeb, conseillère en formation spécialisée en digital learning à CCI Campus. Elles offrent des expériences d’apprentissage interactives, ludiques, tournées vers le concret, qui suscitent l’attention des apprenants. La gamification de la formation est en plein essor. Mais attention, le format digital doit d’abord servir un objectif pédagogique. Il ne s’agit pas d’utiliser le digital juste pour faire « moderne ». Cela nécessite de responsabiliser les stagiaires. Ils doivent prendre en main le développement de leurs compétences, apprendre à apprendre de manière autonome. C’est ce que nous portons à CCI Campus, en insistant aussi sur la perspective collaborative. Finalement, le digital n’est qu’un moyen d’atteindre l’objectif qu’on s’est fixé. » > Éric Pilarczyk