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Nicolas Schaettel - Youmag : l’Alsace doit être un point central dans l’espace rhénan

Qui êtes-vous?

N. S. • Je suis né à Strasbourg, il y a quarante ans. Après des études au lycée international des Pontonniers, j’ai suivi une prépa à Mulhouse et à Strasbourg. Et là, j’ai quitté l’Alsace pendant plus de quinze ans. Études à l’Edhec de Lille, MBA à l’université Notre Dame près de Chicago, premier poste à Londres, puis à Paris. J’ai passé deux ans et demi chez Accenture (ex-Andersen Consulting), ensuite j’ai rejoint M6 Web, la filiale digitale du groupe. J’y suis resté pendant sept ans, contribuant à en faire un média porte-drapeau dans le numérique - une appétence qui me vient un peu de mon père, Jean-Jacques Schaettel, et que j’ai toujours cultivée. Déjà à l’Edhec, je m’occupais de la société de production présente dans l’école. Aux États-Unis, je trouvais fascinant l’impact de la TV comme média de masse et tout ce que cela générait au niveau économique. En rejoignant MSN en 2007, site leader sur les médias en ligne en France, j’ai trouvé passionnant de voir comment, à la frontière du numérique, il y avait la production de contenus et la distribution. Depuis un an et demi, j’ai rejoint deux collègues pour monter la start-up Youmag. Je me partage entre Paris et l’Alsace, où je suis revenu avec ma famille. Mon épouse, originaire de La Baule, est pharmacien à Wolfisheim. Nous avons deux enfants, de 7 et 10 ans.

Comment fonctionne Youmag?

N. S. • Nous avons développé un service d’information éditorialisé qui permet aux utilisateurs de construire leur propre magazine à partir de médias gratuits et payants. L’idée est qu’à côté de ses marques favorites qu’il consulte tous les jours, l’internaute puisse en savoir plus sur des sujets qui le passionnent. En fonction du thème, l’équipe de Youmag réalise une synthèse de la presse et explique ses choix de mise en avant des contenus produits par les éditeurs. Nous avons sélectionné 50000 centres d’intérêt et 5000 sources d’informations. En 18 mois, 350 000 personnes ont téléchargé l’application Youmag et nous enregistrons près de 100000 utilisateurs mensuels sur les portables et tablettes et 300000 sur le site. Forts de ces actifs, nous discutons actuellement avec des sociétés pour accélérer le développement de Youmag.

Quel regard portez-vous sur l’Alsace?

N. S. • Il y a de vraies initiatives de développement de l’Alsace à Paris, où je rencontre beaucoup d’Alsaciens issus des nouvelles technologies. Leur point d’ancrage est la Maison de l’Alsace. Les Alsaciens ont une réputation de sérieux, de rigueur. Ce qui est indéniable, c’est qu’on peut leur (nous) faire confiance. Parti à l’étranger puis à Paris, j’ai toujours gardé un lien très étroit avec la région où je suis né, et nous avons fini par nous y réinstaller pour moult raisons. Le premier motif étant le TGV, qui permet de faire un «commute», comme disent les Anglo-Saxons. L’Alsace dispose d’une qualité de vie que nous voulions avec ma femme offrir à nos enfants. Strasbourg est une ville où il y a un cadre économique et une vision pour les modes de transport doux, une ambition en matière d’urbanisme. J’apprécie également son environnement très international, aussi bien dans les institutions que dans le milieu économique ou au sein de la population. Grâce au numérique, je peux me permettre de travailler un jour par semaine depuis Strasbourg. Aujourd’hui, je pense qu’il faut considérer l’Alsace comme un point central dans l’espace rhénan, voire européen. Les marchés, surtout dans le numérique, ne sont pas nationaux mais internationaux. D’ailleurs, parlant allemand je me suis toujours intéressé à l’Allemagne des nouveaux médias et je travaille actuellement au développement de projets dans le numérique et les médias sur l’Alsace et l’Allemagne.

09/09/2013Partager