Métiers de demain : l’éclectique casse-tête

Les métiers de demain se divisent en deux catégories: ceux issus des secteurs en tension de main-d’œuvre et ceux en lien avec les innovations technologiques. Avec, comme point commun, de nécessiter toujours plus de compétences.

560 entreprises

45000 salariés

Source: Observatoire des métiers, des compétences et des besoins en formation de la CCI de Région Alsace

 

Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui va le plus embaucher ces prochaines années? Il répondrait sans doute «l’hôtellerie-restauration, l’industrie, les services à la personne, le médical et le BTP.»

Sa source: l’enquête «Besoin de main d’œuvre» 2013 menée par Pôle Emploi sur la base de 200 professions et des intentions d’embauche des entreprises alsaciennes pour l’année à venir. Entre 80 à 100% des employeurs voulant recruter un carrossier, une aide à domicile, un charpentier ou un cuisinier par exemple, estiment qu’ils auront du mal à pourvoir ces postes.

Cet apparent paradoxe, vu les 9,2% de chômage en Alsace (1), prouve que les métiers d’avenir existent déjà mais ne trouvent pas preneurs (2). «Cela révèle une inadéquation entre les compétences recherchées par les entreprises et celles des candidats. Le niveau de rémunération, les conditions de travail ou l’image dégradée d’un secteur expliquent aussi ces tensions,» nuance Mireille Hahnschutz, conseillère industrie de la CCI de Région Alsace.

Comble du paradoxe, ces secteurs déjà en tension seront encore davantage porteurs à l’avenir. En raison du vieillissement de la population pour les services à la personne ou de la nécessaire «réinternalisation des fonctions stratégiques» dans l’industrie.(3)

Jetons maintenant un œil dans le miroir des futurs métiers innovants. Il en existe autant que de niches technologiques, incalculable donc, et en effectifs limités. « Dans la chimie et la pharmacie, les fonctions de responsable de l’excellence opérationnelle et de « mastertrainer » apparaissent, permettant une plus grande adaptabilité de l’entreprise aux exigences réglementaires et aux attentes des clients. Dans le bâtiment, les nouvelles normes de construction BBC induisent une rupture technologique et de nouveaux savoir-faire sont exigés.»

L’avenir sera vert...

En parallèle, deux évolutions sociétales changeront la donne, à commencer par le développement durable. Il ouvre des brèches dans la chimie – 130 entreprises et 9600 salariés en Alsace – via l’évolution des matériaux recyclables ou d’origine végétale.

Dans le BTP, cela influe sur l’écoconstruction et ses niches: ingénieurs en génie thermique, étancheurs d’air, techniciens en infiltrométrie. Dernier exemple: le traitement de déchets et leur optimisation, qui nécessiteront des agents spécialisés dans la traçabilité ou des ingénieurs commissionning, experts des installations complexes.

... et plus encadré

Même constat avec la complexification des normes et de la réglementation, en particulier en matière d’hygiène et de sécurité. Le secteur des éco-entreprises en Alsace. Parmi les postes les plus concernés, les comptables, les responsables qualité ou les ingénieurs de l’industrie agro-alimentaire, pharmaceutique et des bureaux d’études…

Dans ces deux cas, les métiers d’avenir solliciteront des compétences toujours plus pointues et diversifiées (voir encadré). Enfin, les emplois plus classiques, dans l’informatique (ingénieurs cloud et développeurs surtout), la banque et l’assurance ou le commerce électronique, possèdent encore de beaux jours de recrutement devant eux.

(1) Chiffres de Pôle Emploi 4e trimestre 2012

(2) Les chiffres de postes non pourvus étant sujets à débat et peu fiables, nous avons préféré ne pas les indiquer

(3) Note de synthèse n°259 du Centre d’analyse stratégique sur «les secteurs de la nouvelles croissance: une projection à l’horizon 2030

Katia Beck • 03 88 43 08 96 • k.beck@strasbourg.cci.fr

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