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Corinne Spilios DIRECTRICE DU SITE PSA DE MULHOUSE : « Toujours avoir un coup d’avance ! »

Que représente le site de Mulhouse dans le groupe PSA?

C. S.• À son origine en 1962, l’usine de Mulhouse avait pour vocation la fabrication de boîtes de vitesses. La production de voitures, la 304, n’a démarré qu’en 1971. Aujourd’hui, c’est le seul site de PSA à regrouper des activités de fabrication de véhicules, mais aussi une forge, une fonderie et la fabrication d’organes mécaniques. De ce fait, le Pôle PSA de Mulhouse fournit des pièces, comme les vilebrequins, aux autres usines européennes du groupe.

Sans exclusivité toutefois, puisque dans un souci permanent de compétitivité, nous sommes mis en concurrence avec les usines du groupe en interne avec des fournisseurs extérieurs. En 2014, le site a engagé un ambitieux plan de transformation pour accueillir des véhicules mainstream et premium sur une ligne multi-silhouettes pour le montage de notre best-seller, la Peugeot 2008, et plus récemment de la DS7 Crossback. Nous avons transformé notre process pour le rendre plus efficace, plus flexible, plus agile. En le rendant également plus compact, nous avons libéré des espaces qui ont permis à des sous-traitants, comme Faurecia, de s’installer sur notre site devenu bien trop grand. Nous nous rapprochons ainsi des meilleurs savoir-faire mondiaux et avons l’ambition d’être le site de référence du groupe en Europe.

© DR

Pouvez-vous évaluer l’impact de l’usine sur l’économie du Sud Alsace?

C. S.• Avec ses 7000 salariés (dont 1200 intérimaires), le Pôle PSA de Mulhouse est le premier employeur privé en Alsace. Nous faisons également travailler 300 fournisseurs de pièces automobiles, plus d’une centaine en Région Grand Est, dont une vingtaine en Alsace. Nous participons également au dynamisme des exportations de la région puisque 60% de notre production est destinée aux marchés européens: Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni et Italie principalement.

Le 10 mars 2017, le site a inauguré sa nouvelle ligne de production, dite «du futur». Que représente le concept d’Industrie du Futur pour PSA?

C. S.• Nous avons toujours en tête deux objectifs: d’une part la qualité des véhicules que nous livrons à nos clients et d’autre part la préparation de l’avenir. C’est vital dans notre métier de toujours avoir un coup d’avance. L’usine du futur y participe avec la mise en place de robots collaboratifs, de chariots autoguidés (AGV) et d’autres outils numériques, mais c’est aussi un projet managérial. Il s’agit d’un véritable plan de transformation pour permettre à nos salariés de s’adapter aux nouvelles technologies et à un environnement digital.

L’an dernier, 122000heures de formation ont été dispensées. Nous avons également créé, avec le soutien des collectivités locales et des partenaires comme Clemessy, Alstom, Seb, Papeterie ZUeber et l’Université de Haute-Alsace, une petite entité autonome appelée «4iTEC 4.0», dans un esprit startup qui nous permet de développer rapidement des concepts innovants, ce qui est parfois compliqué dans une grande entreprise comme la nôtre.

Quelle est votre politique en matière d’emploi/formation?

Bien que notre moyenne d’âge (46 ans) soit dans la moyenne de celle de l’industrie, nous cherchons à attirer des jeunes. Pour cela, nous misons sur l’apprentissage. Cette année, nous accueillons 108 apprentis du niveau BEP jusqu’à Bac +5. En 2017, 4 ingénieurs ont été recrutés à l’issue de leur apprentissage. Nous avons également accueilli 146 jeunes pour des stages de deux à cinq mois.

Quelles sont les perspectives de développement du site?

Le groupe PSA nous a confié la fabrication de nouveaux véhicules jusqu’à l’horizon 2020-2021. C’est un gage de pérennité pour Mulhouse. Je suis d’ailleurs particulièrement fière que notre site ait été choisi pour fabriquer la DS7 Crossback et la toute nouvelle Peugeot 508 qui vient juste d’être présentée au salon automobile de Genève. Par ailleurs, notre outil est adapté à la fabrication de nouvelles générations de voitures, comme les véhicules hybrides ou les véhicules électriques. Nous commencerons, l’an prochain, la fabrication de modèles hybrides diesel/électrique.

Propos recueillis par Patrick Heulin

12/03/2018Partager