Crise climatique et nouvelles réglementations : en route vers les nouvelles mobilités

Recul du diesel, émergence de l’électrique, développement du deux-roues, généralisation de la location longue durée… La mobilité des entreprises évolue sous l’effet de la crise climatique et du durcissement de la réglementation en milieu urbain. L’occasion de faire le point sur les solutions offertes aux entreprises et de mesurer l’impact du changement sociétal qui s’amorce.

Créée à Strasbourg, Citiz compte parmi les pionnières de l’autopartage. Elle propose aux professionnels des voitures pour une heure, un jour ou plus, sans avoir à gérer les contraintes liées à l’assurance, l’entretien et le carburant. © Dorothée ParentNous n’en sommes pas encore aux taxis volants ou aux véhicules autonomes, mais une révolution est bel et bien en marche. Et elle est déjà visible dans les centres-villes des métropoles. La voiture est, en effet, de moins en moins la bienvenue avec le développement des zones à faibles émissions (ZFE) au profit des mobilités douces, de l’autopartage et des véhicules propres. L’Eurométropole de Strasbourg passe à la vitesse supérieure et annonce une profonde réorganisation des déplacements urbains avec un objectif : fluidifier les mobilités et ancrer la transition écologique dans les mentalités pour atteindre la neutralité carbone dès 2050. L’échéance majeure est fixée au 1er janvier 2028 : l’accès à ces ZFE sera limité aux véhicules propres, électriques ou à hydrogène. À l’échelle européenne, c’est une décision historique qui a été prise et va bouleverser l’industrie automobile : l’arrêt de la vente des voitures thermiques neuves en 2035. Autant de changements qui impactent en premier lieu les entreprises appelées à réinventer leurs pratiques de mobilité. Nombreuses sont celles à avoir pris ce virage, d’autant qu’elles disposent aujourd’hui d’un panel de solutions de mieux en mieux maîtrisées.

10 %

Depuis le 1er janvier 2022 et conformément à la loi d’orientation des mobilités, les entreprises de plus 50 salariés doivent intégrer au moins 10 % de véhicules à faibles émissions. Ce chiffre passera à 70 % en 2030.

7 millions

Une borne de recharge tous les 60 kilomètres sur le réseau transeuropéen de transport d’ici 2025 : c’est l’ambition de l’Union européenne qui passe par le déploiement de 7 millions de postes de recharge à travers les territoires.

Un robot chargeur expérimenté à Strasbourg

À commencer par le véhicule électrique qui opère une véritable percée dopée par la hausse du prix des carburants. C’est particulièrement vrai pour les entreprises qui comptent de nombreux collaborateurs en mobilité ou assurent régulièrement des livraisons. L’autre tendance du moment, c’est la montée en puissance du vélo à assistance électrique. Il fait de plus en plus d’adeptes pour les trajets domicile-travail. D’autres réfléchissent à l’idée d’un véhicule plus petit en complément d’un vélo électrique. Le point clé demeure la capacité à recharger facilement et fréquemment à son domicile ou au bureau. Ce frein est en passe d’être levé grâce à l’inventivité des offreurs de solutions. Freshmile, premier opérateur de recharge pour véhicules électriques indépendant en France, a créé une application qui permet d’accéder à 165 000 postes de charge publics en Europe. La société Mob-Energy a inventé un robot chargeur qui prend tout seul en compte, via une application, la recharge des voitures électriques stationnées dans le parking. Il devrait débarquer à Strasbourg cet automne et sera expérimenté pendant six mois dans le cadre d’un partenariat avec la société Parcus. Les sociétés de location financière longue durée se positionnent également sur l’électrique : financement des flottes de vélos et de voitures électriques mais aussi des bornes de recharge. C’est le cas de Grenke Location qui apporte des solutions souples, simples et performantes, particulièrement adaptées aux petites entreprises. « Pour les vélos électriques comme pour les bornes de recharge, notre force c’est la simplicité et la souplesse de nos offres, souligne Laurent Wittmann, président de Grenke Location. Nous mettons aussi en avant les avantages de l’électrique comme le bonus fiscal de 25 % et le report des charges locatives sur les coûts d’exploitation. »

Batteries électriques : l’INSA mobilise ses chercheurs
Mettre au point une nouvelle génération de batteries électriques : c’est l’objectif du projet européen VEHICLE développé par les chercheurs de l’INSA Strasbourg et soutenu par la CCI Alsace Eurométropole. Avec en ligne de mire des véhicules électriques plus autonomes, plus performants et plus accessibles. On sait que l’autonomie des batteries constitue l’un des principaux freins au développement du véhicule électrique. D’où l’idée des équipes de recherche de développer un nouveau système de stockage hybride en combinant deux technologies complémentaires : les batteries au lithium et les supercondensateurs. « Les batteries donnent l’autonomie et les supercondensateurs la puissance », résume Tedjani Mesbahi, responsable scientifique du projet Interreg VEHICLE. La technique a fait l’objet de tests expérimentaux. Les conclusions et les prochaines avancées seront dévoilées fin septembre 2022.

L’autopartage trace sa route

Autre acteur de la location financière longue durée : la société Leasys s’appuie sur des engagements flexibles pour convertir les entreprises. Ses clients peuvent également bénéficier de points de recharge dans les « Leasys Mobility Store  »  : 16 points de recharge au total dans le Grand Est. Pour soutenir le déploiement des bornes électriques, le gouvernement a mis en place la prime Advenir qui subventionne la fourniture et l’installation de points de recharge. Dans ce contexte de révolution des mobilités, d’autres concepts sont en plein essor. Les solutions de covoiturage et d’autopartage ont véritablement le vent en poupe. Selon le ministère de la Transition Écologique, plus de 12 000 véhicules en libre-service sont aujourd’hui proposés dans 700 communes. L’objectif du gouvernement est aussi d’atteindre trois millions de trajets quotidiens en covoiturage d’ici 2024. Créée à Strasbourg, Citiz compte parmi lespionnières de l’autopartage. « Nous proposons aux professionnels de profiter de voitures à la demande, pour une heure, un jour ou plus, sans avoir à gérer les contraintes liées à l’assurance, l’entretien et au carburant, résume Jean-François Virot-Daub, directeur général de Citiz Grand Est. On ne paye que si l’on s’en sert et une facture mensuelle remplace toutes les factures liées aux véhicules et le casse-tête des indemnités kilométriques. Notre positionnement dans les gares TER et TGV est un réel atout pour combiner train et autopartage. » La société continue de tracer sa route et va renforcer son offre dans l’Eurométropole de Strasbourg, mais aussi à Colmar, Mulhouse et Sélestat. « Nous allons proposer tout un panel de solutions de mobilité : usage ponctuel du service, création de station Citiz sur le parking des entreprises, gestion et mise en partage des flottes d’entreprises. Notre parc est d’ores et déjà prêt pour la mise en place des ZFE. »  

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