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Achats responsables  : un moyen de favoriser sa compétitivité

Dans un contexte économique difficile, les chefs d’entreprise doivent redoubler d’imagination pour élaborer des stratégies qui participeront à leur compétitivité. Au-delà de la quête de performance et de la recherche d’innovation, un bon positionnement de la gestion des achats est un défi à relever.

Repères

87%

des responsables des achats considèrent que le critère de réduction des risques environnementaux est plutôt ou très important.

85%

considèrent qu’ils apportent une contribution majeure au développement économique et au maintien de la croissance de l’activité.Source: Baromètre achats responsables, OpinionWay pour l’ObsAR, janvier 2015

 

Le poids des achats représente en moyenne 50% du chiffre d’affaires d’une entreprise. Ils représentent un levier stratégique et un axe important d’amélioration de la performance. Loin d’être l’apanage des grands groupes et des administrations, l’intégration d’une politique d’achats responsables dans une TPE ou une PME est source de bénéfices multiples: gains économiques, maîtrise des risques (image, sociaux, environnementaux, économiques), vecteur de création de valeur grâce à des synergies avec les fournisseurs et prestataires. Peu de dirigeants de TPE-PME prennent le temps d’analyser cette fonction pourtant essentielle. Faute de temps, de moyens? Manque de maîtrise des process? Complexité? «Recourir à cette procédure n’est pas la priorité des PME, où l’on rencontre une multitude d’acheteurs, dont ce n’est pas véritablement le métier», observe Catherine Lafarge, consultante et formatrice en achats et développement durable (voir en page 31).

Repenser l’acte d’achat

En contact avec les autres fonctions et l’environnement de l’entreprise, la fonction achats occupe pourtant une position centrale et véhicule l’image de l’entreprise. Alors qu’elle était longtemps considérée comme un centre de coûts, elle est en train de vivre une profonde mutation, puisqu’elle est amenée à assumer la responsabilité de l’entreprise vis-à-vis de ses fournisseurs et de ses clients, parties prenantes. L’Observatoire des Achats Responsables (ObsAR) l’indique bien: «les achats responsables intègrent, dans un esprit d’équilibre entre parties prenantes, des exigences, des spécifications et des critères en faveur de la protection et de la mise en valeur de l’environnement, du progrès social et du développement économique. L’acheteur recherche l’efficacité, l’amélioration de la qualité des prestations et l’optimisation des coûts globaux (immédiats et différés) au sein d’une chaîne de valeur et en mesure l’impact». Les achats responsables consistent aussi à définir le juste besoin à chaque étape du processus d’achat et à limiter les sources de coûts inutiles, sans oublier d’inclure dans cette analyse clients et fournisseurs. Piliers de la démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les acheteurs font face à un véritable défi: contribuer à la création de valeur dans l’organisation en prenant en compte les dimensions environnementales et sociétales. Les ressources naturelles n’étant pas infinies, les achats responsables passent par l’achat et la fabrication de produits générant moins d’impacts environnementaux tout au long de leurs cycles de vie (production, transport, utilisation, fin de vie) en conservant leurs performances.

Changer ses habitudes

En 2013, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), en lien avec la Région Alsace, la CCI de Région Alsace et la Compagnie des Dirigeants et Acheteurs de France (CDAF), a lancé un appel à candidatures auprès des entreprises alsaciennes en vue de les accompagner dans la mise en œuvre d’une politique d’achats responsables. Une opération qui n’a pas remporté le succès escompté dans les entreprises, regrette-t-on à l’ADEME. Selon Raymonde Sauerwald, présidente régionale de la CDAF, certains dirigeants n’ont tout simplement pas envie de faire appel à un consultant extérieur pour revoir leur politique d’achat. Ils le font plus aisément pour des questions qu’ils jugent plus stratégiques. À tort ou à raison? La mise en place d’un processus adapté passe également par l’acquisition de nouvelles compétences et d’outils dédiés. Avant de s’engager, il faut démarrer par un bilan complet. Une suggestion de Raymonde Sauerwald: «J’ai remarqué que le sujet n’intéressait pas les acheteurs de la vieille école. Si on veut avancer, il faut inculquer cette culture des achats responsables et durables au moment de la formation des acheteurs». Et de conclure: «il y a des habitudes d’entreprises à changer. S’il y a un enjeu financier conséquent à la clé, la démarche peut être plus aisée. Un diagnostic énergétique révèle, par exemple, l’ampleur des économies réalisables».

Se faire accompagner

«L’accompagnement et les soutiens financiers de l’ADEME sont toujours d’actualité», souligne Danièle Schmitt, de la CCI de Région Alsace. «L’audit réalisé par un consultant est pris en charge à hauteur de 50 à 70% du montant de sa prestation». Et Raymonde Sauerwald de préciser: «Il faut raisonner en coût complet, en incluant la main-d’œuvre, les transports et tous les aléas qui en découlent». Revoir sa politique d’achat passe également par des achats plus proches sur un territoire, ce qui fait vivre le tissu local. Au final, acheter durable c’est acheter des produits mieux conçus qui utilisent moins de matière, moins d’énergie, et s’avèrent plus efficaces à l’utilisation. F.H.

 

Infos+

 

La CDAF

La CDAF est une association professionnelle qui représente actuellement près de 10 000 acheteurs en France.

Trop souvent considérée comme « cost killer », la fonction est désormais remontée dans la chaîne de valeur participant activement à la stratégie de l’entreprise, à sa compétitivité et à son innovation avec une réelle capacité à générer de la transversalité, si chère aux Directions Générales.

L’ambition de la CDAF est également de rappeler que les acheteurs sont au cœur des challenges liés au contexte économique actuel  et interviennent désormais sur les décisions majeures : fusion/acquisition, externalisation, relocalisation, politique RSE, gestion des risques,…

Les missions de la CDAF se déclinent au niveau national, mais également au niveau régional. Ses missions sont les suivantes :

- promouvoir la fonction achats en faisant connaître le rôle stratégique des acheteurs

- rassembler en créant des lieux d’échanges et de partage d’expériences entre ses membres et sympathisants

- professionnaliser la fonction en donnant aux acheteurs les moyens et outils pour se remettre en cause et exercer autrement leur métier

- informer en faisant connaître l’évolution des méthodes d’achat et des moyens à la disposition des acheteurs et en renseignant sur l’évolution conjoncturelle générale et sectorielle.

En matière d’achats responsables, la CDAF a été fondatrice de d’ObsAR (Observatoire des Achats Responsables) qui publie chaque année un baromètre et co-pilote la Charte et le Label avec la Médiation.

 

La Charte « Relations fournisseur responsables »
Un outil essentiel pour faire des achats responsables

Créée en 2009 par la CDAF et la Médiation des Relations Inter-entreprises, cette charte compte aujourd’hui  plus de 1 200 signataires.  C’est une belle réussite en seulement cinq ans.  Le volume d'achats de ces signataires atteint désormais près du quart du PIB français.

Cette belle réussite  démontre que les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, s'engagent de plus en plus dans une démarche responsable vis-à-vis de leurs fournisseurs sur différents points :

- respect des délais de paiement par l'application de la loi de modernisation de l’économie dite LME,

- la création d'une relation durable entre le donneur d'ordres et les fournisseurs,

- le calcul du coût total de l'achat dans les décisions,

- la prise en compte de l'impact environnemental ou encore l'intégration de la dimension territoriale.

Co-pilotée par la CDAF, la Médiation Inter-entreprises et la Médiation des Marchés Publics, l'animation de la Charte conduit par ailleurs à la production de nombreuses études et échanges de bonnes pratiques entre les signataires. Les contenus de ces études sont par la suite accessibles aux adhérents de la CDAF. Pour Marc Sauvage, le président national de la CDAF, cette réussite démontre que, dans un contexte de crise économique, les signataires ont parfaitement compris que "créer une relation durable équilibrée avec ses fournisseurs pouvait se révéler un formidable accélérateur de performance et de compétitivité ".

L’Alsace compte encore très peu de signataires (trois à ce jour), mais Raymonde SAUERWALD, présidente de la CDAF Alsace a la conviction que de nombreuses entreprises alsaciennes sont de « bonnes élèves » en matière de respect des 10 points de la charte et auraient toutes les bonnes raisons de rejoindre les nombreux signataires.

En Alsace, les séances de signatures sont organisées par la Direccte Alsace (Guy BENDER, Médiateur Régional) et la CDAF Alsace (Raymonde SAUERWALD, présidente CDAF Alsace). La prochaine séance a eu lieu le 20 octobre 2015 à Sélestat.

 Liens utiles :

- www.relations-fournisseur-responsables.fr

- www.cdaf.fr

CDAF Alsace • Raymonde Sauerwald, présidente • alsace@cdaf.fr

© Sebra / Fotolia

10/11/2015Partager